juin 2019

Après avoir exploré Jambiani et son joli village de pêcheurs, nous avons pris la route pour Paje, situé à seulement quelques kilomètres du village ! 10 minutes plus tard nous arrivons ici, nouvel endroit, nouveaux visages et paysages. Les plages sont forcément très semblables à celles de Jambiani. On vous embarque avec nous dans un nouvel endroit paradisiaque où il fait bon vivre !

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Paje, au cœur de la culture des algues

Comme un peu partout à Zanzibar, mais surtout sur la côte Ouest, la culture des algues est omniprésente et représente un vrai levier économique pour les locaux. Des algues dont les zanzibaris se servent pour cuisiner ou pour la création de cosmétiques variés tels que l’huile, les crèmes hydratantes ou encore les savons. C’est naturellement que nous décidons de nous y intéresser.

Le Seaweed center de Paje

Comme nous vous l’expliquions, les femmes du village travaillent les algues récoltées dans la mer pour en extraire le meilleur et créer des produits 100% naturels. C’est ici au Seaweed center qu’elles viennent travailler les matières premières pour les ajouter à leur boutique. Malheureusement pour nous, le centre est en rénovation pendant deux jours, pile pendant notre escale à Paje. Bien qu’un peu déçus, nous en apprenons un peu plus sur le processus de travail, de la plantation d’algue jusqu’à la fabrication des différents produits de beauté. Sachez qu’il est tout à fait possible de vous balader sur les plages de Paje  (lorsque les marées sont basses) et d’observer les femmes cultivant les algues, néanmoins, on pense que cette visite peut être intéressante pour avoir des explications claires. On a apprécié pouvoir offrir des cadeaux qui ont du sens en nous rendant dans cette petite boutique 100% durable et éthique ! Et pour avoir d’ores et déjà testé les produits, je valide ! Un grand merci à Salma qui est une des vendeuses du Seaweed center et qui nous a accueilli très chaleureusement. Nous espérons pouvoir y retourner prochainement (et sans rénovation en cours).

Infos pratiques pour visiter le Seaweed center

Prendre des cours de Kitesurf à Paje

Comme pour beaucoup d’endroits tels que Jambiani ou surfescape dans la région de Pwani Mchangani (où nous étions allés), le village de Paje est un endroit idéal pour la pratique du kitesurf ! Nous avons rencontré deux français adorables lors de notre séjour qui prenaient justement des cours au centre « Hakuna Matata ». Des formations complètes et des instructeurs très pédagogues ! Nous avons aussi profité de ces longues plages de sable blanc !

Louer un scooter et flâner dans les alentours de Paje

En voyage, on adore se faire des petites journées en scooter pour explorer les environs. Nous en avons loué un pour profiter d’une journée et se balader dans les petites ruelles du village et de ses alentours.  Après s’être baladés autour de la forêt de Jozani (où nous avons fait le choix de ne pas nous rendre dans le parc puisque les singes étaient au bord de la route)  nous avons décidé de nous diriger vers Michamvi Kae pour profiter d’un joli coucher de soleil (un peu caché par les nuages, certes) et se relaxer pour terminer la journée en douceur. On en a aussi profité pour aller découvrir le fameux restaurant/bar The Rock, un restaurant atypique qui était à la base une cabane de pêcheurs. Cette petite maison flottante dépend du mouvement de l’océan. Sincèrement ? Passez votre tour !

Alors oui la vue est sympa, mais ça s’arrête là. C’est un spot ultra touristique où les gens défilent pour avoir leur photo devant ce gros rocher. Nous y avons bu un simple verre par simple curiosité mais l’ambiance ne nous a pas forcément donné envie d’y rester. Perdez vous dans les ruelles ensablées et laissez-vous porter par les jolies couleurs de l’île.

Prendre un cours de cuisine avec Khalid à Kijiji

Quoi de mieux que de s’initier à la cuisine de l’île ? Le jour où nous sommes rentrés dans le restaurant Kijiji, tout était vide, pas un chat à l’horizon (et pourtant, vu de l’extérieur nous pensions atterrir dans un endroit hyper touristique) ERREUR ! Ce restaurant est une pépite et ses gérants encore plus ! Nous y avons mangé un des plats préférés de Jules à Zanzibar, le Kuku Paka… un plat avec du poulet curry à base de noix de coco et mille saveurs aux influences indiennes, arabes et africaines.  Avouez que je viens de vous ouvrir l’appétit en une seule phrase ?!

Nous sympathisons pendant plus d’une heure avec Khalid qui nous raconte son histoire, son parcours … Évidemment, c’est un coup de coeur amical qui s’installe ! Il nous montre des photos de lui et d’autres voyageurs venus prendre un petit cours de cuisine improvisé il y a quelques semaines … Et il nous propose de faire la même chose en nous expliquant qu’il ne fait rien payer à ses invités ! En petit comité, il apprécie cuisiner les plats que les clients commandent à leurs côtés ! Alors si vous avez envie d’apprendre la recette du Kuku Paka, rendez-vous près du supermarché SupaDuka avec Khalid.

Nos infos pratiques sur Paje, à Zanzibar

Où dormir à Paje ?

Où manger à Paje ?

Vous l’aurez compris, Paje fût une belle étape lors de notre voyage à Zanzibar. Une manière de découvrir l’histoire de la culture des algues et tout l’intérêt économique qui s’en dégage pour les locaux. N’hésitez pas à y passer une ou deux journées, et surtout, ne manquez pas la découverte du Seaweed Center, partez à la rencontre des femmes, intéressez-vous à leur travail ! En plus de participer activement au développement de l’économie, vous vous assurez de revenir avec des souvenirs qui ont du sens, et qui permettent l’épanouissement des femmes.

Zanzibar se visite facilement, sans prise de tête ! Nous avons aimé découvrir l’île au jour le jour. Néanmoins, si vous préférez qu’on vous concocte un petit programme adapté à vos envies, vos centres d’intérêt, on vous recommande sans aucun doute de contacter l’agence engagée Endallah ! 

Zanzibar évoque forcément le rêve pour de nombreux voyageurs ! En venant ici, nous voulions plus que tout trouver des petits coins de paradis encore préservés et partager des moments en toute simplicité avec les zanzibaris. C’est ici, au coeur de Jambiani que nous avons trouvé cette atmosphère si particulière. Jambiani est un ancien village de pêcheurs situé au sud-est de Zanzibar qui s’étend sur le long de la mer, sur 4 km. Entre les pirogues et les pêcheurs raccommodant leurs filets, le bleu lagon bordé de cocotiers, on vous embarque avec nous pour deux jours relaxants entre partage de moments simples et rencontres avec les villageois de Jambiani.

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Jambiani, un village authentique à Zanzibar

Ne vous attendez pas à une multitude d’activités à tester dans cet article, non, bien au contraire, on vous invite tout simplement à profiter de la vie du village, à prendre le temps, vous balader, observer, échanger avec les locaux et en apprendre plus sur ce petit village du sud. Il est vrai que lorsque nous sommes arrivés, tout semblait désert, comme si le village était un peu abandonné, mais non, c’est aussi ça Jambiani, le calme des petites ruelles et ses petites maisons. Les journées sont bien plus dynamiques et le village un peu plus actif ! On vous raconte nos 48 heures ici en vous livrant nos 5 conseils à appliquer lors de votre séjour.

Prendre le temps à Jambiani

Quoi de mieux que de prendre le temps en voyage ? Ce petit village s’acclimate parfaitement à ça. On a donc pris notre temps, en toute simplicité, pris le temps d’observer la vie locale, d’écouter les tanzaniens sur l’histoire de Zanzibar, rire et échanger de nouveaux mots en swahili, chiller, marcher sur les petites plages de sable blanc, parfois remplies d’algues mais qui font aussi le charme de Zanzibar, rencontrer les enfants se jetant dans l’océan après une journée d’école, déguster les plats typiques, bref des moments de bonheur dans une simplicité absolue.

Explorer Jambiani en vélo

Pour moins de 4€, on vous conseille de louer un vélo pour visiter le village. Profitez-en pour vous perdre dans les petites ruelles parfois ensablées. On y croise les pêcheurs et les cultivatrices d’algues, les enfants revenant de la plage remplis de sables et de sourires, les maisons avec les nombreux filets de pêche, les locaux profitant de l’ombre pour papoter ou jouer une partie d’échec, sans oublier les petits chemins menant à ses marées hautes remplies d’algues et de nuances de bleu aussi impressionnantes les unes que les autres.

Infos pratiques pour louer un vélo à Jambiani

Vous pourrez facilement trouver en demandant aux locaux ou au gérant de votre hôtel.
On vous laisse quand même les coordonnées de Fadhil, gérant d’un super restaurant et ami de Mustapha qui pourra vous louer ses vélos à un prix bradé.
Contact : Fadhil  +255 778 720 566 (whatsapp)
Tarif : Comptez 3,50€ pour 3 heures et 5-6€ pour la journée

Faire du KiteSurf

Apparemment, Jambiani serait un lieu idéal pour pratiquer le Kitesurf ! On avait tenté l’expérience dans le Surfescape de Pwani Mchangani aux côtés de Davide. Après 3h de pratique, on peut vous dire qu’il y a encore du travail mais que nous n’avons qu’une envie, progresser et tester de super sport aux 4 coins du monde. Si vous avez l’occasion de prendre des cours, n’hésitez pas à le faire à Jambiani ou à contacter Davide de notre part, il est super sympa et sera ravi de vous donner quelques leçons sur sa plage préférée de Zanzibar.

Se détendre sur les plages et observer les marées

L’avantage des plages de Jambiani ? Elles ne sont pas bondées de touristes, mais plutôt d’algues, ce qui a son charme ! On y observe les femmes cultivant ces végétaux aquatiques une grande partie de la journée. Ces algues sont pour la plupart utilisées pour la fabrication de cosmétiques et culinaires. Les nuances de couleurs et surtout de bleu sont assez spectaculaires avec ce phénomène de marée. N’hésitez pas à enfiler des chaussures pour vous balader lorsque la marée est basse, vous pourriez y trouver des petits bassins naturels ! Les marées contribuent à la beauté de Jambiani et quand elles remontent, l’heure est alors à la baignade. On a beaucoup apprécié ces plages, notamment celle située en face de notre petit hôtel, le Blue Earth Beach Bungalow. 

50 nuances de bleu 

Où manger à Jambiani ?

On en a profité pour tester plusieurs petits restaurants locaux. Attention les papilles, c’était un pur régal. On vous donne nos trois adresse s préférées pour goûter à la cuisine de ce petit village de pêcheurs.

• Restaurant Fadhil, un de nos préférés ! La plus bonne entrée ? Le sourire de Fadhil, le gérant du restaurant. Une pépite pleine de belles énergies. Fadhil a son établissement depuis deux ans, il possède même son propre petit potager tout autour du restaurant. Pour 14€ à deux, vous vous régalerez à tous les coups, et en plus … le dessert est offert !

• Okata’s Restaurant, encore une adresse pleine de saveurs. Bien que le restaurant paraisse fermé, n’hésitez pas à patienter un peu ! Ici, seulement quelques tables, une petite cuisine, mais des plats excellents.
• Blue earth beach, Un bon rapport qualité/prix avec des chappatis poulet curry à tomber par terre.

Où dormir à Jambiani ? (mise à jour février 2020)

Un an après notre venue dans ce village coup de coeur de Zanzibar, nous sommes retournés à Jambiani dans un endroit conseillé par Marine de l’agence de voyage engagée Endallah. Nous avons passé  5 jours dans ce petit coin de paradis aux portes de l’océan indien, à l’hôtel Blue Oyster. On aurait tellement de choses à vous dire sur cet endroit pas comme les autres à Zanzibar ! Cet hôtel familial et engagé est décoré façon zanzibarite  grâce aux fournisseurs locaux avec lesquels l’établissement travaille main dans la main.

Le Blue Oyster, un hôtel proche des locaux

Si il y a bien un engagement qui nous a de suite plu dans cet établissement, c’est celui-ci. Le Blue Oyster collabore essentiellement avec les communautés locales de Jambiani. Une atmosphère familiale et un personnel attentionné avec une démarche engagée visant à réduire l’impact environnemental, social et économique que peut causer le tourisme. L’hôtel n’hésite pas à sensibiliser les voyageurs quant au respect de l’environnement, avec par exemple, la mise à disposition de petits sacs pour ramasser les déchets trouvés sur la plage.

Ici, pas de piscine ou de climatisation et les déchets sont entièrement triés. L’eau chaude provient d’énergie solaire et les chasses d’eau sont toutes équipées d’un système à faible débit d’eau avec en plus, une irrigation direct pour les verdures du Blue Oyster.

Blue Oyster s’engage également à travers plusieurs projets sociaux : équipements médical, constructions de cliniques, aide pour l’accès à l’éducation, réparation des pompes à eau du village, etc.

Réserver une nuit au Blue Oyster
Tarif : Entre 65 et 80€ la nuit

En séjournant au Blue Oyster lors de votre voyage à Zanzibar, vous pourrez aussi :

• Profiter d’une vue unique sur l’océan indien (mes réveils à 7h du matin dans l’océan indien me manquent déjà).
• Partir explorer l’océan et découvrir son récif à bord d’un dhow traditionnel, et pas n’importe lequel, non, celui du Capitaine Zapy, un habitant de Jambiani qui propose cette petite excursion de 2h moyennant 10 $/pers.
• Découvrir les mangroves de la baie de Chwaka avec un guide local
• Pratiquer le surf ou encore le yoga
• Déguster des plats typiques et pour la plupart biolologiques.
• Et enfin, savourer des mojitos passions délicieux (soyez prudents, la note peut vite monter si vous êtes comme moi).

Vous l’aurez compris, nous avons eu un réel coup de coeur pour cet hôtel à Zanzibar ! En plus de profiter d’un endroit calme et paradisiaque, nous avons pu découvrir d’autres facettes du village Jambiani.

Préparer son voyage à Zanzibar

Marine de l’agence Endallah, Cultural Tours (que nous vous recommandons vivement) nous a accompagné sur la préparation de ce voyage.Elle peut organiser votre voyage pour vous proposer un programme alliant farniente et choix engagés !

On a aimé le calme et la simplicité de Jambiani. Vous pouvez vous y balader en toute tranquillité et profiter des nombreux petits restaurants locaux pour déguster les meilleurs plats de Zanzibar. C’est aussi l’occasion de découvrir la vie locale et les villageois aussi adorables les uns que les autres. À Jambiani, vous pouvez profiter de l’océan le matin, découvrir le village en début d’après-midi et tester différentes activités. On vous conseille d’y rester au moins 2-3 jours pour vous acclimater comme il faut à la Pura Vida de ce petit coin de paradis à Zanzibar.

Traverser un pays en train ne s’apparente pas seulement à un voyage mais plus à la découverte d’une culture, de son histoire, de ses codes. C’est aussi un lieu de rencontres, un lieu d’histoires d’Hommes qui se révèlent au fil du temps. Le temps devient d’ailleurs malléable quand on voyage en train : on l’étire avec les nombreux arrêts et pannes, on le raccourci avec les rencontres et les expériences. Plusieurs fois nous avons eu l’occasion de parcourir des pays à travers les rails, en Argentine pendant 14h depuis Buenos Aires, en Norvège sur une journée complète pour rejoindre le cercle polaire ou encore en Inde pendant 7h depuis Pondichéry mais jamais une expérience comme celle-ci nous avait autant touché, marqué. On vous emmène un peu plus de 3 jours au cœur de la Tanzanie pour un voyage en train unique et riche en rencontres et découvertes entre Dar Es Salam et Kigoma pour réaliser un rêve : observer les chimpanzés dans le Parc National de Gombe, tout à l’Ouest.

Un rêve au bout du voyage

Depuis toute petite Maryne est passionnée des primates et particulièrement des chimpanzés avec lesquels nous partageons 98% d’ADN et de nombreux comportements. En préparant ce voyage en Tanzanie, il nous était impossible de ne pas partir à la découverte du Parc National de Gombe, tout à l’Ouest du pays, sur les rives du lac Tanganyika, le 2^ème lac le plus profond du Monde après le Baïkal en Russie et surtout l’un des rares endroits où il est possible de les observer.

Pour nous y rendre, 3 choix s’offrent à nous : l’avion, peu écolo et relativement cher ;  le bus pendant 2 jours, moins cher mais un peu ennuyeux et fatigant et le train ! 3 jours à travers la brousse et les villages à 50 km/h. C’est bien cette dernière option que nous avons choisie. Le train offre la possibilité de prendre le temps, un luxe en voyage. Et puis convaincus que réaliser un rêve se mérite, il nous était inconcevable de simplement faire 1h30 de vol pour nous y rendre.

Pour vivre cette expérience avec nous, une chaine télé française très connue (je ne peux vous dévoiler son nom à l’heure où j’écris cette article) qui nous accompagne pour réaliser un reportage sur les voyages en train !

Jour 1 : premières rencontres et premiers retards

13h30 – Après avoir mangé dans un resto local de Dar Es Salam nous décidons de rejoindre la gare. Arrivés sur place, surprise, la gare semble fermée et les trains ne pas circuler … On tente d’en savoir plus sur les panneaux d’information mais manque de chance pour nous, tout est en swahili ! Heureusement un jeune vendeurs installé sur les marches nous aide et nous explique que la gare est en travaux. Nous trouvons donc un taxi pour rejoindre le point de départ. Le voyage commence donc en voiture !

Il est 14h, nous rejoignons une gare provisoire dans Dar Es Salam. Présentation des tickets, des passeports, sourire des tanzaniens à l’entrée peu habitués à voir des mzungus (voyageurs européens en swahili) prendre le train ici. Déjà beaucoup de gens sont installés sous le hall pour attendre le départ. On en profite pour « peser » les bagages, une pesée plutôt aléatoire qui permet aux autorités de limiter le surpoids et d’avoir une idée du poids total tracté par la locomotive.

14h30 – Annonce au micro, notre train partira avec 1h de retard, les ingénieurs attendant … les freins de la loco ! Oui oui ! Peu importe, nous avons le temps et c’est aussi pour ces aléas qu’on a choisi de traverser le pays sur les rails. On en profite pour aller manger un bout chez Consola, une femme pétillante qui tient un petit snack de l’autre côté de la gare.

16h – Le train ne semble pas vraiment prêt ! Nous partirons au final à 17h30, avec 2h30 de retard ! (et attendez la suite !) Le conducteur sonne le départ, les derniers vendeurs s’agitent pour écouler leur stock par les fenêtres, le train se met en route, tranquillement, les passagers courent pour grimper en route tant qu’il est encore temps !

18h – Nous ralentissons déjà ! Nous sommes pourtant encore à Dar Es Salam. Après quelques dizaines de minutes nous sortons de notre cabine pour essayer d’en savoir plus sur notre premier stop. C’est là que nous rencontrons Omar, un jeune tanzanien qui vit à Tabora et qui était lui aussi à Dar Es Salam.

Pendant environ 2h les ingénieurs tentent de réparer la locomotive … en vain ! Alors que la nuit tombe, une nouvelle machine arrive de Dar Es Salam pour nous permettre de repartir. Nous quittons alors notre ville de départ avec 4h30 de retard !

Un peu fatigués de la journée, nous ne traînons pas à nous poser dans notre cabine. Le chef du wagon nous apporte nos draps, nous explique comment nous installer. Nous en profitons pour lui demander pourquoi nous nous retrouvons seuls dans une cabine de 6 alors que d’autres partagent leur espace. Il faut savoir que les cabines ne sont pas mixtes en temps normal mais lorsqu’il y en a de libres, ils les réservent aux couples. Si vous voulez vous être surs d’être dans la même cabine, il vous faudra donc réserver les 6 lits ! On vous donne quand même des infos pour faciliter votre voyage en fin d’article.

Jour 2 : À la place des acteurs du train

Un jour spécial dans ce train, au milieu du bush tanzanien ! Au delà de mes 29 ans fêtés ce 25 mai, nous sommes partis à la rencontre des différents acteurs du train : cuisinier, DJ, conducteur, serveur, chef de sécurité, ils sont nombreux à faire en sorte que les voyageurs profitent du trajet en toute sérénité. Pendant ce temps là les magnifiques paysages défilent et les vendeurs ambulants profitent des nombreux arrêts (65 au total !) pour vendre leurs marchandises.

Kondo, le cuisinier du train

Il est possible de manger de vrais repas dans ce train alors, intrigués par la logistique (faire des frites dans un wagon qui secoue n’est pas donné à tout le monde), nous allons en direction de la cuisine ! Là nous y rencontrons Kondo (« et pas Condom », comme il aime répéter), le chef cuisinier. Il nous invite à rentrer, nous montre son espace de travail, nous explique son organisation et … nous propose de cuisiner avec lui !

Je mets donc la main à la pâte : oignons, poivrons, tous les légumes y passent. Chaque jour Kondo prépare environ 400 repas pour les passagers ! Inutile de vous dire que les conditions de travail, avec les mouvements du train, ne sont pas idéales.

Mzima, un des conducteurs du train

Le train poursuit sa route à travers les magnifiques paysages qu’offre la Tanzanie, on passe la tête par la fenêtre pour apercevoir la vie locale : les éleveurs déplacent leur bétail, les locaux transportent leurs marchandises ou se baladent. Maryne en profite pour s’émerveiller devant les nombreux baobabs qu’elle aime tant.

On profite du stop à Dodoma (qui est la capitale de la Tanzanie contrairement à Dar Es Salam), plus long que les autres pour nous diriger vers la locomotive. On se dit que si on a pu découvrir les cuisines de l’intérieur, alors on peut essayer de s’installer dans la loco le temps de quelques arrêts !

On demande donc aux tanzaniens présents autour de la machine mais le conducteur n’est pas encore là et seul lui est décisionnaire. On est quand même sereins, selon eux ça devrait être bon …

On nous fait signe que le conducteur est arrivés, on s’empresse donc de lui demander … il accepte aussitôt ! Nous voilà partis pour 2-3 portions de route avec Mr Mzima, Mwagara de son prénom et son équipe ! J’en profite pour réaliser un petit rêve d’enfant, même si le train n’avance qu’à 50-60 km/h, c’est quand même le pied de se retrouver face aux rails qui défilent sous nos pieds !

On en profite pour découvrir son job de l’intérieur : ils sont en fait plusieurs conducteurs qui se relaient toutes les 6 à 9h selon les portions de route, d’ailleurs un autre conducteur est présent dans la cabine pour prendre le relai si besoin. Diplômé de l’école des chemins de fer de Tanzanie, il travaille depuis une vingtaine d’années sur la ligne Dar Es Salam – Kigoma, l’expérience est d’ailleurs nécessaire puisque sur les bords des rails aucun panneau vient indiquer la vitesse limite, « c’est grâce à l’expérience qu’on sait à quelle vitesse on doit avancer » nous informe même le conducteur !

On découvre aussi que la ligne est découpée en sections pour lesquelles il est nécessaire d’obtenir une sorte de clairance. À chaque entrée, Mzima récupère le papier auprès du chef de gare sans même s’arrêter grace à une sorte d’anneau en bois (visible sur la photo).

Maryne en profite même pour se faire plaisir et sonner les 2 coups de cornes à l’arrivée en gare … façon Maryne ! Je vous laisse imaginer !

On restera finalement plus d’une heure dans la locomotive avec le conducteur du train à regarder le paysage défiler avec des yeux d’enfants. Avant de partir, je profite des 5min de lumière qu’offrent le coucher de soleil et les nuages pour faire une dernière photo.

Jonas, DJ et speaker du train

Dans chaque wagon et chaque cabine, la musique résonne, du reggae aux percus en passant par le rap local et les chants africains, interrompue par les annonces régulières des gares. Qui se cache derrière tout ça ? On décide de le découvrir en se baladant entre les wagons ! On trouvera vite la réponse à notre question : à l’entrée du wagon restaurant une petite sono (à laquelle on avait pas prêté attention jusqu’ici), est installée et en questionnant Kondo on rencontre Jonas, le DJ et speaker du train.

C’est lui qui choisi les musiques qui passent dans sa playlist, il nous propose d’ailleurs de mettre nos chansons … heureusement pour l’ensemble du train, Maryne n’a pas pu brancher son téléphone !! On aurait quand même aimer passer une chanson tanzanienne qu’on a l’habitude de chanter un peu partout avec les locaux mas tant pis, on se consolera avec … mon annonce de la station suivante ! Jonas m’a effectivement inviter à annoncer la prochaine station au micro ! Je voulais la tenter en swahili mais finalement l’anglais est quand même plus simple. Le message est court mais j’ai la pression (Jonas annonce quand même discrètement en swahili que c’est un mzungus qui va parler).

 » Chers passagers, le train va entrer en gare de … je vous demande de vous tenir prêts à descendre et à ne pas rester près des portes au moment du départ, en espérant que vous avez passé un agréable voyage avec nous. Merci »

Tout le wagon restaurant m’applaudi, je suis fier et gêné mais … « Maman, je suis devenu une star ! »  Enfin … la star du train, l’espace de 2min !

J’apprécie surtout cette liberté de pouvoir vivre des expériences de ce type ici, vous imaginez pouvoir annoncer la prochaine gare dans un TGV en France ou encore monter dans la locomotive ? J’ai du mal à y croire ! C’est aussi pour ça qu’on voyage, pour découvrir le pays, rencontrer des gens aux histoires variées et vivre des expériences originales.

Le soir venu, je fête mes 29 ans ! Un anniversaire original, au milieu du bush tanzanien, dans un train ! Alors que Omar m’occupe l’esprit en discutant de tout et de rien dans le wagon restaurant (je sens bien qu’il fait en sorte que je ne regarde pas derrière moi !), Maryne m’amène son gateau, préparé avec l’aide de Kondo … bon il s’agit surtout de 2 bougies posées sur 2 tranches de pain de mie mais je suis fan ! Je lis les mots de mes amis en sentant les regards des tanzaniens installés à côté.

Une fois les petites (mais belles) festivités passées, on se dirige dans la cabine et je découvre que Paulo, le guide qui accompagne l’équipe télé (et que nous allons recroiser dans le Nord du pays), a préparé toute une déco et s’est débrouillé à récupérer un gâteau personnalisé à mon nom pendant notre stop à Dodoma ! Il se met même à chanter, accompagné de Maryne, Elisa, Hélène et Omar « Jambo, Jambo bwana, Habari gani, Mzuri sana, Wageni mwakari-bishua, Tanzania yetu, Hakuna matata ! ». Un moment extra et hyper touchant puisque je comprends à quel point Paulo tenait à l’organiser.

Je me souviendrai de cet anniversaire ! Merci à Maryne pour cette mise en scène et à Paulo, Omar, Elisa et Hélène d’y avoir participé !

Jour 3 : Dernier jour et arrivée à Kigoma

Nous devions arriver à Kigoma dans la matinée de ce 3ème jour mais le train accuse un petit retard de 14h ! Peu importe, nous avons le temps et nous décidons d’en profiter pour nous balader entre les wagons, rencontrer de nouvelles personnes tout en croisant celles rencontrées la veille.

Le voyage est toujours rythmé par les nombreux arrêts, seule différence : à chaque fois c’est un ballet impressionnant de vendeurs qui remplissent les allées du train. L’équipage semble faire le plein pour assurer les repas du retour. Patates douces, oignons, tomates, cannes à sucre et même des poulets vivants dans la cuisine !

Alors qu’on s’approche du lac Tanganiyka, les paysages changent, la terre ocre laissant place aux rizières verdoyantes, pendant que les hommes jouent aux Dames avec des bouchons de bouteilles en plastique. On profite des derniers instants à bord de ce train, du dernier coucher de soleil, balancés par les mouvements des wagons en pensant à tout ce qu’on a pu vivre en si peu de temps, à toutes les personnes rencontrées qui nous ont accueillies chaleureusement, avec énormément de bienveillance.

Il est 21h30, nous arrivons à Kigoma, terminus de notre train, avec 14h30 de retard ! Nous quittons le wagon 2207 la tête pleine de souvenirs et le coeur chaud, rempli d’émotions. Nous avons hâte de prendre une bonne douche et de passer une vraie nuit reposante mais nous ne regrettons en rien d’avoir choisi l’option train pour venir jusqu’ici, au contraire.

Nous nous dirigerons dès le lendemain vers le parc de Gombe pour observer les chimpanzés rendus célèbres par Jane Goodall !

Infos pratiques pour traverser la Tanzanie en train

Avant toute chose, sachez que l’organisation en Tanzanie n’est pas aussi rigoureuse qu’en France, les informations que nous vous donnons sont valables dans une certaine mesure. Nous vous conseillons donc de les recouper avec les locaux !

Prix : 56 000 TZS (Shillings tanzaniens)/personne, soit env. 22€ en 2nd classe (cabines de 6 personnes avec lits)
Repas : env. 4 000 TZS, soit env. 1,50€
Jours de départ depuis Dar Es Salam : Vendredi et Dimanche 15h pour la 2nd classe, Mardi 15h pour la 1ère classe
Jours d’arrivée (théorique !) : Dimanche et Mardi à 7h25 pour la 2nd classe, Jeudi 7h25 pour la 1ère classe
Plus d’informations : le site www.seat61.com
Aide sur l’organisation : suite à notre voyage, l’agence Endallah, Cultural Tours (que nous vous recommandons vivement), a créé un circuit de traversée du pays en train pour rejoindre Kigoma. Elle peut organiser votre voyage (réservation des billets, présence de votre guide, acheminement jusqu’à Gombe et réservations au parc, etc), écrivez tout de suite à Marine :

Si nous avions déjà voyagé en train par le passé, nous n’avions jamais vécu une expérience aussi riche et intense. Paradoxalement, le train avance lentement, nous imaginons avoir beaucoup de temps pendant ce voyage mais les rencontres nombreuses, les découvertes, les moments passés nous empêchent de nous ennuyer. C’est aussi le seul moyen qui permet de traverser les campagnes, découvrir les paysages au coeur de la Tanzanie. Des nombreuses personnes croisées, jamais aucune n’avait encore vu de mzungus (européens) dans ce train ! On vous recommande donc vivement de vivre cette expérience !