À l’approche de l’été ou lors de la préparation d’un voyage sous les tropiques se pose la question de la crème solaire ! Un fléau invisible dont on ne parle pas encore assez. Si quelques uns d’entre vous sont informés, beaucoup ignorent encore que l’utilisation de crèmes solaires peut être destructrice pour le monde marin (les coraux mais aussi les poissons et le plancton) … et le corps humain ! On vous a donc préparé cet article pour vous résumer la situation, vulgariser les données scientifiques actuelles et vous informer sur les alternatives !
La crème solaire, un fléau
Destruction des océans par la crème solaire
Commençons par un chiffre : environ 25 000 tonnes de crèmes solaires seraient déversées dans les océans chaque année (!), ce qui n’est pas étonnant lorsqu’on sait qu’il suffit de 20min pour que 1/4 de la crème étalée sur le corps finisse dans l’océan. Nous aurions pu presque arrêter notre article ici tant ce chiffre impressionne et se suffit à lui même mais les études de plusieurs biologistes nos poussent à continuer la rédaction.
En 2008, une équipe de chercheur de la Faculté des Sciences de l’Université Polytechnique des Marches a évalué que 10% des coraux sont menacés par les filtres solaires. Dans le même temps, 25% des espèces marines dépendent du corail …
Par exemple, ces dernières années, le récif corallien a été détruit à hauteur de :
- 40% à Hawaii
- 40% dans la grande barrière de corail
- 85% dans les Caraïbes
- 99% dans les Florida Keys
Sur cette photo prise en Sardaigne, à l’entrée du Golfo de Orosei (lire ici) au mois de Juin (avant l’arrivée des touristes !) on peut déjà voir un voile flou tout le long de la plage et des rochers … de la crème solaire ! D’ailleurs 5min de snorkeling on permis de comprendre que tous les coraux sont morts ici …
On continue ?
En 2015, le biologiste Craig Downs et son équipe ont mené une études démontrant que certains composés chimiques des crèmes solaires étaient une menace plus importante encore que le réchauffement climatique et la pollution pour les coraux ! L’un d’eux « peut nuire au corail vivant dans des concentrations aussi petites que 62 parties par trillion, soit l’équivalent d’une seule goutte d’eau dans six piscines de taille olympique » (www.coralguardian.org/creme-solaire-oceans)
Inutile de rentrer dans le détail des noms scientifiques pour le moment (on vous les liste à la fin) mais globalement, l’impact de la crème solaire sur les océans est :
- Le développement d’infections qui détruisent la zooxantelle, une microalgue qui vit en symbiose avec le corail et qui est nécessaire à son développement. Et donc la mort du corail à terme.
- Présence de produits chimiques dans les tissus de mammifères marins et poissons
- Présence de produits sur le sable qui menace la nidification des bébés tortues
- Perturbation voire destruction des coraux, oursins et étoiles de mer
- Modification de l’ADN du corail
- Inhibition de la croissance du phytoplancton
- Intrusion dans les échanges entre l’air et l’eau (pellicule de surface)
Mauvais pour les océans mais aussi pour les humains !
On parle beaucoup des effets sur les océans, presque à en oublier les effets sur nos propres corps. Beaucoup de crèmes sont composées de perturbateurs endocriniens et de substances cancérigènes comme dans de nombreux produits cosmétiques.
Comment choisir sa crème solaire ?
Quels composants éviter dans la crème solaire ?
Tout d’abord, la crème solaire parfaite n’existe pas encore ! Les plus saines des protections restent de ne pas s’exposer au plus fort des rayons, de se couvrir, etc … Chose qui n’est pas tout accepté donc en attendant la formule magique, il convient de minimiser son impact au MAXIMUM.
D’autre part, il n’existe à priori pas de certification cohérente et beaucoup de marques tombent dans le greenwashing en apposant des formules du genre « éco-responsable », « bio », « certifiée pour les océans », etc sur leur packaging. Finalement la meilleure des garanties est de faire un tour sur la liste des composants. Généralement il vaut mieux choisir une crème sans filtres chimiques, bio mais pour vous simplifier la tâche, on vous partage la liste des ingrédients non autorisés dans de nombreuses réserves éco-marines publiée par le site www.rawelementsusa.com :
Avobenzone | Titanium coated in Aluminum or Dimethicone | Octyl Salicyclate | Homosalate | Dimethyl Apramide |
Butylparaben | Benzophenone-3 | Polyethylene | Nano-Particles | Menthyl Anthranilate |
Dioxybenzone | Cetyl Dimethicone | Trolamine Salicyclate | Oxybenzone | Octinoxate |
Methlparaben | Hexyldecanol | Butyl/Methoxydibenzoylmethane | Propylparaben | Padimate O / Paba |
Octocrylene | Methylbenzylidene | Cinoxate/Cinnamate | Butylcarbamate | Sulisobenzone |
Phenylbenzimidazole |
Seuls 2 filtres minéraux naturels peuvent être utilisés : l’oxyde de zinc, le dioxyde de titane. Le problème est qu’il faut éviter de les utiliser sous la forme de nanoparticules qui, de cette taille franchissent n’importe quelle frontière biologique (comme la peau). Selon le site www.ambassadeoceans.com, « l’oxyde de zinc couplé au dioxyde de titane* ont quant à eux des conséquences létales sur les coraux en moins de 96 heures »…
*À l’état nanoparticulaire.
Le zinc semble commencer à poser des questions, les scientifiques se sont vraisemblablement pas tous d’accord sur son impact sur l’environnement, qu’il soit à l’état nano ou macroparticulaire. Malgré le doute, il reste très largement utilisé parce que considéré comme le seul filtre contre les UVAs.
Il faut donc vérifier que ces filtres sont présents mais à la taille microparticulaire (et donc plus gros) de façon à ce qu’il ne pénètrent pas les corps mais deviennent des sédiments. Histoire de vous complexifier un peu (beaucoup) la tâche, les lobbies cosmétiques ont réussi à obtenir une dérogation pour l’affichage dans la liste INCI (liste des ingrédients) : si dans tous les cosmétiques, lorsqu’une matière est présente à l’état nanoparticulaire elle doit être mentionnée [NANO], les crèmes solaires ont le droit elle de ne pas le mentionner … Bien joué !
Alors quelle crème solaire choisir pour limiter son impact ?
Comme on vous l’expliquait précédemment, il n’existe pas encore de crème solaire 100% respectueuse pour l’environnement mais certaines limitent considérablement l’impact et sont loin des crèmes les plus destructrices.
Entre nos connaissances, vos messages et notre analyse des composants, on vous a sélectionné 3 crèmes plutôt respectueuses, que nous avons contacté pour en savoir plus sur leur liste INCI (et surtout la taille des particules). N’hésitez pas à nous soumettre les vôtres en commentaire, nous les étudierons aussi !
Le stick solaire Comme avant
Sous forme de stick plus qu’adopté lors de notre dernier voyage aux Philippines ! Cette crème solaire solide est sans dioxyde de titane, avec un seul filtre UV minéral, l’oxyde de zinc et certifiée biologique Cosmos Organic. L’avantage des produits solides (que j’utilise de plus en plus) : ils sont faits de matériaux épais et forment une barrière physique entre la peau et les UV, une barrière qui bloque directement les UV avant qu’ils n’atteignent la peau. Le filtre UV des crèmes solaires dites classiques peuvent parfois contenir des composés nocifs comme l’oxybenzone (qui peuvent pénétrer dans le ferme et causer des effets secondaires).
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Si ça vous intéresse, nous avons un code promo valable jusqu’en décembre 2024 : EXPLORE10
Le spray solaire des Laboratoires Biarritz
Elle ne contient aucun des produits cités au dessus et ses filtres naturels (dioxide de Titane et l’oxide de zinc) son à l’état microparticulaire. Son emballage est 100% recyclable, c’est du made in France et tous les flacons son « air-less », c’est à dire sans gaz pulvérisateur. Au delà des aspects écologiques, elle est agréable à étaler mais peu parfois laisser quelques traces blanches.
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Le spray solaire Eq
Fondée par un globe-trotteur, surfeur, la marque est très engagée dans la préservation des océans. Vous êtes nombreux à nous en avoir parlé et elle ne contient aucun des ingrédients listés au dessus et les filtres minéraux sont bien à l’état microparticulaire … ses emballages sont éco-friendly et les accessoires à chaque fois biodégradables.
Le spray Alphanova sun
C’est la découverte du jour ! Une crème qui a l’avantage de ne pas utiliser d’oxyde de zinc (exclusivement du dioxyde de titane), la marque étant persuadée de son efficacité contre tous les rayons UVs ! Aucun produit parmi la liste de notre article, des contenants recyclables et au delà de sa composition, Alphanova est made in France et reverse 1% du CA à des associations pour réimplanter du corail. Une crème qui semble intéressante et très engagée à découvrir.
Acheter la crème Alphanova sun
Faisons tous attention pour préserver des trésors comme la grande barrière de corails !
Cet article a été rédigé grâce aux ressources suivantes, pour plus d’informations, n’hésitez pas à les consulter :
www.coralguardian.org/creme-solaire-oceans/
www.rawelementsusa.com/pages/environmental-impact
www.greenfacts.org/fr/nanoparticules-zinc-titane-creme-solaire/index.htm
www.cosmebio.org/fr/nos-dossiers/2016-08-nanoparticules-dioxyde-titane-oxyde-zinc/
Comme pour la majorité des produits, c’est l’attention que nous portons à notre consommation qui inversera la tendance et permettra de préserver notre planète. Alors convaincus ? N’hésitez pas à partager vos connaissances et à nous partager votre crème en commentaire, nous l’étudierons !
Super article très instructif et important merci !
J’ai découvert récemment 2 autres crèmes qui pourrait rentrer dans les critères que vous donnez du coup.
C’est la gamme solaire chez UVBIO et celle de Beauté Simple.
J’ai lu les compositions mais ça pique un peu les yeux x)
Je crois qu’elles remplissent les bons critères, mais je me demandais, concernant tous les corps gras, même naturel, est-ce que c’est bon ? si vous avez des informations à ce sujet. Merci
Merci pour ton commentaire !
On découvre ces 2 crèmes, on essayera de les analyser dès qu’on a un petit moment ! En général, de ce qu’on a appris, les corps gras sont hydrosolubles et sans risques pour les océans mais il faudrait vérifier les particularités de ces 2 crèmes quand même.
Bonjour,
Merci pour votre article très intéressant, et les liens sur ce sujet.
J’ai testé la crème des Laboratoires Biarritz (indice 30). Elle fonctionne bien en effet, mais elle est bonne à jeter après un an: dans mon cas, l’odeur avait changé et et elle ne protégeait plus. Dommage pour des crèmes qui coûtent si chères, c’est difficile de vider le tube en une année à moins de partager.
Par contre je recommande vivement la crème de Bioregena (indice 50) qui contient du dioxyde de titane. Le reste des ingrédient semble bon si on s’en tient à votre liste. Elle est bio, vegan et respectueuse des fonds marins. Super protection même sous les tropiques et pour expositions fréquentes vu que je vis dans le sud de la France. Cette crème m’a tenu deux ans, elle est restée très efficace sans changement de texture ou d’odeur.
Hello Nadia ! Merci pour ton retour sur la crème Biarritz ! C’est vrai que nous sommes 2 et l’utilisons beaucoup donc on a pas eu à attendre autant de temps pour constater la même chose. La crème dont tu parles semble être intéressante aussi ! Reste juste à valider la taille des particules de dioxyde de titane pour s’assurer qu’elles ne soient pas en nano. Le greenwashing se fait souvent sur ce point assez opaque.
Merci en tout cas pour ton retour !
bonjour, au vu de cette liste de produits chimiques toxiques pour les humains et le coraux, ne peut on pas envisager de faire sa crème soi-même avec des huiles filtrantes comme l’huile de buriti et l’huile de karanja, l’huile de sésame ? Je réalise déjà des émulsions pour crème de jour très efficaces sans produits chimiques dans des contenants réutilisés.
C’est une excellente question ! Nous n’avons malheureusement pas la réponse mais si tu découvres quelque chose à ce niveau là on serait preneurs de l’information !
Bonjour,
Merci pour article tout d’abord! C’est quand même fou d’avoir tant de mal à trouver une crème solaire un tant soit peu respectueuse de l’environnement…
J’ai trouvé la crème solaire WELEDA Peaux sensibles à l’Edelweiss SPF50 (pratique pour les peaux fragiles comme la mienne…). Je vais seulement la tester la semaine prochaine mais en tout cas, elle ne semble contenir aucun des composants déconseillés (et pas de nano particules). Et elle a l’avantage, me semble-t-il, d’être un peu moins chère que celles que vous suggérez.
Hello Marine ! Oui comme tu dis, en faisant cette petite étude on a halluciné de voir que 90% des crèmes étaient mauvaises à la fois pour l’environnement et pour notre corps.
On est preneurs de ton retour sur la crème Weleda ! Si effectivement elle correspond et que tu en es contente on pourrait la rajouter à la liste 🙂
Bonjour Marine et Jules !
MERCI pour ce super blog.
Pour compléter cet article qui est très important, je voulais savoir quel était votre avis sur la nouvelle crème solaire de l’entreprise RESPIRE qui est sorti très récemment ?
Merci
Julia (la petite sœur de Charlène P)
Hello Julia ! Merci pour ton message 🙂 Alors justement Maryne teste leur déodorant en ce moment et il faudrait qu’on regarde la crème solaire mais elle semble top ! Bisous à Charlène quand tu la vois ! 🙂
salut a vous 2
la meilleure est de loin c’est la RAW element , nous l’imposons a nos clients en indonesie !! superbe pas trop cher et durable meme quand on ne l’utilise pas ! La seule acceptee a Hawaii par la FDA ( parc national oblige)
Hello !
On ne connaissait pas ! On va regarder ça de près alors. Merci pour l’info 🙂
Bonjour
Merci pour cet article, j’utilise pour ma part la crème Acorelle (https://www.acorelle.fr/solaire/213-spray-solaire-bio-100ml-spf-30.html), il est effectivement mentionné : « Dioxyde de Titane, filtre minéral 100% d’origine naturelle, qui reflète les rayons UV et ne pénètre pas la barrière de la peau », on peut donc imaginer que c’est en microparticule ?
Hello Sara ! Après avoir vérifié les documents d’études que propose la marque, je pense que cette crème est un bon choix ! En effet, les particules de dioxyde de titane, ne sont pas nanoparticulaires : https://www.acorelle.fr/img/cms/Communication%20Dioxyde%20de%20Titane%20-%20Acorelle%202.pdf
« – Lors du procédé de fabrication des filtres minéraux, les industriels peuvent obtenir différentes tailles de particules : d’après
différents tests analytiques, notre fabriquant d’ingrédients définit comme non nanoparticulaire notre dioxyde de titane.
– Nos particules de Dioxyde de Titane sont agrégées et enrobées par une matière inerte, l’hydroxyde d’aluminium, qui permet
d’augmenter naturellement la taille des particules et d’empêcher la pénétration cutanée. »
Bonjour article vraiment intéressant et très bonne recherche de la part de votre équipe ! Je viens de regarder les ingrédients de mes crèmes solaires et je suis tombée sur celle de Body Nature le spray solaire haute protection spf30 qui ne contient pas les composants listés de votre article à part le dioxyde de titane mais je ne sais pas sous quelle forme . Pouvez vous l’analyser? Je tiens à préciser qu’elle laisse un voile blanc sur la peau.
Bonne nouvelle alors ! 🙂
S’il y a un [Nano] à côté alors il est nanoparticulaire, si au contraire il n’y a rien … difficile de savoir puisque les fabricants de cosmétiques bénéficient d’une dérogation sur l’obligation d’afficher la taille des particules …
Bonjour, que pensez-vous de Niu ?
Hello Stéphanie, nous ne connaissons pas !
Bonjour! J’ai vraiment aimé votre article. Il m’a grandement informé sur les sortes de crèmes solaires qui sont à la fois nocives pour l’environnement ainsi que pour la peau, ce qui amènera un point important dans mon projet sur le blanchiment des récifs coralliens (je ferai une section pour les solutions à petit impact et à long-terme à la fin, c’est pour cela que je m’informe). Merci beaucoup!
Bonjour que pensez vous de la creme solaire en spray bio 50 de chez lovea j ai vu dioxyne de titane et d autres ingrédients que je ne connais pas pouvez vous me dire par rapport à la protection des coraux aussi
Bonjour, difficile à dire parce que la marque ne communique pas sur la taille des particules de dioxine de titane … ce qui laisse penser qu’elles sont nanoparticulaires et donc néfastes mais impossible de l’affirmer à 100%. Comme expliqué dans l’article, les cosmétiques bénéficient d’une dérogation pour ne pas être obligés de l’afficher !