Après nos aventures du côté de Minca, Medellin et Rosario, c’est au coeur de la Sierra Nevada que nous avons décidé de clôturer cet incroyable voyage en terre colombienne. Cette chaîne de montagnes tropicales qui est d’ailleurs la plus haute montagne côtière du monde est située dans le nord de la Colombie, tout près de la côte caribéenne. Cette partie de la Colombie est considérée comme l’une des plus riches en biodiversité et offre une diversité culturelle impressionnante. Mais si nous sommes ici, c’est avant tout pour découvrir le territoire ancestral de la famille d’Ati et Dwineck, grandes amies de Soliderrance.
La Sierra Nevada, plus haut massif côtier du monde
Les montagnes de la Sierra Nevada offrent une diversité de paysages unique au monde ! 7% des espèces vivants sur cette planète vivent en effet sur cet écosystème. Forêts tropicales, forêts nuageuses, plongeon dans les eaux turquoise des Caraïbes situées à seulement 40 kilomètres , déserts côtiers et neiges éternelles … cette région et ce territoire fascinent les grands amoureux de la nature. Elle représente également une véritable ressource à protéger par les différentes communautés qui cohabitent avec ce précieux patrimoine colombien … et c’est là tout l’intérêt de ce voyage en Colombie.
Rendez-vous en terre Arhuaco (iku)
La Sierra Nevada de Santa Marta est le territoire ancestral de plusieurs communautés indigènes : les Kogis, les Wiwas, les Kankuamos, et les Arhuacos (ikus). Toutes ces communautés ont un point commun fort : leur connexion à la nature ! Leur rôle est primordial quant à la préservation de l’environnement. C’est d’ailleurs l’idée principale de ce projet avec l’agence engagée Soliderrance : rencontrer des familles engagées de différentes manières, des familles qui contribuent au bien-être de l’environnement et de l’humain.
Dernière immersion en Colombie avec Soliderrance
Nous sommes sur la fin de notre aventure en terre colombienne, et nous le savons, nos derniers pas en Amérique latine seront marqués par une expérience humaine pas comme les autres ! Adrien nous a tant parlé d’Ati, Dwineck et leur famille. Les soeurs de cette grande fratrie font en effet parties de la communauté Arhuaco (iku) de la Sierra Nevada de Santa Marta.
L’objectif de ce séjour ? vivre au rythme de la communauté, découvrir des rivières secrètes, cuisiner, échanger, dormir dans des hamac, dans des petites cabanes fabriquées par leur soin, bref, du partage, de l’authenticité, et la simplicité et sans aucun doute des moments inattendus.
Retour sur l’histoire bouleversante d’Ati et Dwineck
Avant de revenir sur le récit de ce voyage incroyable, quelques mots pour vous présenter ces deux femmes à la tête d’une histoire familiale très courageuse Ces deux sœurs ont réussi le pari de développer tout un projet au cœur des montagnes de la Sierra Nevada. Pour cette famille tout comme pour les Arhuacos (ikus), ces montagnes sont les poumons du monde et ils permettent une connexion instantanée avec la mère nature. Ce territoire qui fut autrefois occupé par les narcotrafiquants qui en avait chassé les peuples autochtones. Aujourd’hui, Ati et sa famille ont repris la main sur ce lieu unique au monde ! Et c’est ici, au cœur des montagnes colombiennes que nous avons eu la chance de nous perdre pendant plusieurs jours.
Portrait d’Ati, représentante de sa communauté Arhuaco (iku)
Avant de vous plonger dans ce récit de voyage fabuleux en Colombie, nous tenions plus que tout à vous présenter Ati !
Ati fût la représentante de sa communauté auprès de l’Unesco et a obtenu la reconnaissance du système ancestral de connaissances des quatre peuples autochtones : arhuaco (iku), kankuamo, kogi et wiwa de la Sierra Nevada de Santa Marta comme patrimoine immatériel. Son engagement pour la préservation de ses terres et ses traditions est juste exemplaire. Bien entendu, nous préférons ne pas vous livrer tous les petits secrets de cette riche rencontre pour vous laisser la surprise si jamais vous prévoyez prochainement un séjour en Colombie avec Soliderrance.
Jour 1 | Découverte du coeur de la Sierra Nevada
Il y a plusieurs années, Adrien a eu la chance de rencontrer Ati et tisser de véritables liens d’amitié avec elle. Ce projet touristique a été murement réfléchi avant sa mise en place, avec, bien évidemment, l’accord total de la communauté.
Ici, pas de programme fixe, non, les voyageurs vivent une expérience 100% authentique au rythme des différentes tâches du quotidien, au plus près de l’histoire très touchante et prenante de ce peuple.
De tous nos voyages, de toutes nos rencontres, c’est bel et bien la plus reculée que nous ayons eu la chance de faire.
Après avoir retrouvé Ati et fait quelques courses au marché de Santa Marta, c’est parti pour une heure de bus avant d’être finalement déposés au bord de la route, après le Parc Tayrona ! Notre aventure commence ici, au pied de la jungle colombienne avec plus de 40 minutes de grimpette un peu sportive … en moto ! On s’enfonce petit à petit dans les montagnes, laissant derrière nous le bleu de la mer des Caraïbes. On monte, on descend, on tourne à gauche, à droite, avec pour décor incroyable, la Sierra Nevada ! On fini par atteindre une petite ferme, isolée, au milieu de nulle part ! Un pause s’impose, ce qui nous permet de digérer les premiers paysages avalés et le chemin parcouru … on a la même réflexion avec Jules, plus que jamais, on a l’impression de se retrouver dans RDV en terres inconnues. On attend sur les marches de cette ferme, jusqu’à voir débarquer un homme et sa mule, sans comprendre d’où il arrivait !
Nous faisons la rencontre de Juan, le mari de Dwineck ! Il vient récupérer les courses qu’il charge sur sa mule et nous le suivons à pied pour atteindre le territoire des Arhuacos (ikus), avec, cerise sur le gâteau, une petite rivière à traverser ! La vue, les virages et les chemins découverts petit à petit nous coupent le souffle plus d’une fois… Une fois en haut des montagnes, les émotions continuent de s’intensifier avec une petite marche de 35 minutes pour atteindre le lieu de vie d’Ati, Dwineck et sa famille. Nous y sommes, en terre inconnue et si merveilleuse, dans le territoire des Arhuacos (ikus)
A peine arrivés, nous faisons la rencontre de tout le monde et notamment de Viviana, qui n’est autre que la soeur de Tatiana, rencontrée à Santa Marta. Elle s’affaire pour finir le coin douche et sanitaire avec Juan. Jules ne peut pas s’empêcher de mettre la main à la pâte et part les aider toute l’après-midi ! Entre techniques de bâti en terre fraichement apprises et idées de constructions originales, il s’occupe de fabriquer la douche et le robinet en bambou dans lesquels vous aurez peut-être la chance de vos laver !
La journée fût intense et après quelques échanges en soirée, nous tombons vite dans notre cabane.
Jour 2 | Se laisser porter par les énergies
Après une première douce soirée et quelques échanges encore timides avec la famille d’Ati et Dwineck, nous nous réveillons émerveillés d’être ici, quasiment au milieu de nul part ! On apprivoise en douceur les lieux, l’ambiance, les regards curieux, toujours avec beaucoup de pudeur et de respect. Les premiers échanges se font si naturellement… Le petit frère d’Ati nous propose de nous accompagner sur son terrain de jeu préféré : en pleine jungle !
Plus d’une heure trente de marche rythme cette première matinée ! Une forêt luxuriante et plusieurs rio émerveillent notre balade. Ici, nous nous rendons réellement compte du côté privilégié que nous avons, le sentiment d’être seuls au monde … Baignade, échange avec Yanderson , petite dégustation de chocolat au pied des cascades, une matinée plus que parfaite !
À peine rentrés que Yanderson donne un petit cours de tissage de petits paniers en feuilles de palmes à Julio, encore un chouette moment de partage pour clôturer cette première belle journée. Ces moments avec le petit frère d’Ati et Dwineck furent riches et si intéressants … le temps d’un weekend et avant sa reprise de l’école, nous avons appris tellement à ses côtés et à travers ses nombreuses connaissances. Un véritable partage qu’on tenait à mettre en lumière par ici.
Aujourd’hui, on continue de créer du lien et d’échanger avec la famille d’Ati, ses cousines, son beau-frère, quel plaisir d’apprendre à les connaître et de voir peu à peu la timidité commune se mettre de côté.
Ce matin là, c’est tissage du coton dans la petite cuisine familiale. La plupart des tenues vestimentaires sont tissées en coton, souvent blanc ! L’artisanat occupe en effet une place très importante dans le quotidien des Arhuacos (ikus), un savoir-faire qui se transmet d’ailleurs de génération en génération depuis des milliers d’années. La maman d’Ati confectionne des pièces magnifiques, des pièces qui racontent souvent une histoire … Nul doute que vous verrez sans aucun doute quelques mochilas pendre dans la cuisine !
Ati porte très souvent un chapeau en forme conique, pour la petite anecdote, sachez-que celui-ci représente les pics enneigés de la Sierra nevada.
Après une matinée douceur, on profite des alentours et des petites rivières secrètes qui entourent ce véritable havre de paix. Direction le rio à 5-10 minutes à peine de marche… nous tombons sur un petit bijou préservé ! c’est d’ailleurs ici que je me décide à me prendre une petite douche rinçage avant de rejoindre le site et m’endormir paisiblement au coeur de cette nature pas comme les autres. Le soir, c’est papotage au coin du feu et grosse séance de rires avec Juan, le mari de Dwineck avec qui on se lie d’amitié au fur et à mesure des jours, un vrai coup de coeur pour cet homme qui ne tient jamais en place plus de dix minutes …
Jour 3 | Découverte des différentes cultures de la Sierra Nevada
Cette journée est placée sous le signe de l’apprentissage ! Ati nous embarque pour une longue balade au cœur de ses montagnes.
L’agriculture est la principale ressource des Arhuacos (ikus). Dans ces montagnes, il cultivent des produits tels que le maïs, les haricots ou encore les pommes de terre. Ils sont également reconnus pour leur production de textiles tissés à la main à travers la récolte du coton.
Cela fait d’ailleurs plusieurs jours que nous participons activement aux différentes tâches quotidiennes, sans artifice, sans mise en scène ou organisation préalable, non juste au rythme de cette famille bienveillante et pleine de douceur.
Nous nous sommes d’ailleurs interrogés sur la façon de cultiver le coton : celui-ci nécessite normalement une grande quantité d’eau et subit très souvent des traitements chimiques pour être encore plus blanc.
Mais ici, au coeur de la Sierra Nevada, qui profite d’un écosystème unique, aucun traitement, aucun arrosage. Les plantations étant situées à côté des rivières, le coton a son apport en humidité et est naturellement blanc comme vous pouvez le voir. Un travail minutieux qui se fait en plusieurs étapes :
- Cueillir le coton
- Retirer les petites graines
- Assembler le tout
- Tisser à la main, le plus souvent des mochilas, ces petits sacs à bandoulières que tous les colombiens portent dès leur plus jeune âge
Quel bonheur d’apprendre tout ça aux côtés d’Ati, porteuse de cet incroyable projet familial. Vous l’aurez compris, selon la saison à laquelle vous vous rendrez sur ce territoire, préparez-vous à participer aux différentes récoltes.
Jour 4 | Derniers instants au coeur de la vie en Colombie
Être accueillis ici, au coeur de la Sierra Nevada, sur ce territoire si précieux pour les Arhuacos (ikus) fut une expérience unique !
Rencontrer et échanger avec cette communauté encore très présente et éparpillées dans ces montagnes nous aura encore fait plus prendre conscience de l’importance de ces terres à leurs yeux. Les Arhuacos (ikus) continuent de prendre soin de ce territoire tout en conversant leur culture en s’adaptant tout de même au monde moderne.
Cette communauté a du faire face à de nombreux défis, comme la perte de terres, les conflits armés ou encore l’influence de la modernisation sur leurs traditions … Malgré tous ces chamboulements, ils ont continué de préserver leur culture, leurs droits, leur territoire et leur patrimoine culturel !
C’est en ce sens que Ati continue de représenter activement son peuple, en participant à des évènements de coopérations avec d’autres communautés indigènes, en valorisant les droits de son peuple et en appuyant sur la nécessité de préserver l’environnement dans lequel ils évoluent. Son combat ne pourra que vous émouvoir.
La Sierra Nevada, 8 ans après, un choc !
Nous avons été impressionnés par l’évolution du tourisme en Colombie depuis notre dernier voyage ici, il y a 8 ans. Beaucoup de zones sont désormais victimes du tourisme de masse où les hôtels et restos pullulent. C’est le cas par exemple ici dans la région de Santa Marta où les conséquences pour les communautés locales sont importantes. En effet, Ati, qui connait bien ces problématiques pour les étudier, nous explique que les mamos (chefs spiritueux des communautés de la Sierra Nevada) ne pouvaient plus obtenir l’accès aux sites sacrés situés dans le parc Tayrona.
Les visites de la Ciudad Perdida ne semblent plus profiter aux communautés locales qui subissent le flux de voyageurs et pour lesquels l’artifice et la mise en scène semblent de mise pour les satisfaire … Un rappel, s’il le faut, que nos choix de voyage sont primordiaux et les conséquences peuvent être dévastatrices ou à l’inverse PROTECTRICES comme on le voit ici avec Soliderrance où les immersions sont menées avec et par la communauté, de façon mesurée et limitée, sans artifice ni mise en scène.
Partir en Colombie avec Soliderrance
Comme on vous le disait en introduction, Soliderrance, c’est bien plus qu’une simple agence de voyage. Soliderrance priorise l’humain, la rencontre et le partage. Les différentes expériences vécues avec les familles rencontrées permettent de découvrir des initiatives engagées, des projets sociaux, environnementaux et une autre facette de la Colombie.
N’hésitez pas à lire les récits de nos rencontres avec les autres familles de Soliderrance :
Label ATES, qu’est-ce que c’est ?
Soliderrance est en cours de labellisation « tourisme équitable et solidaire » grâce à l’ATES, ce réseau national qui regroupe différents acteurs prônant un tourisme différent grâce à ses engagements auprès des populations locales et/ou encore une juste rémunération des guides et famille qui accueillent les voyageurs.
Ce qui nous a plu ?
Soliderrance, en plus de proposer un séjour qui a du sens, permet aux différents lieux et familles de générer un revenu additionnel. Ce voyage, réalisé dans le cadre d’un reportage nous a permis de découvrir des endroits secrets, des initiatives engagées, et des découvertes toujours au plus près des populations locales, tout ce que l’on apprécie en voyage.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Soliderrance via le formulaire ci-dessous. Adrien répondra à toutes vos questions et vous aidera à préparer votre séjour en Colombie.
Quelle assurance choisir pour son voyage en Colombie ?
Nous vous conseillons de vérifier les conditions de prises en charge offertes par votre carte bancaire et éventuellement de souscrire à une assurance voyage. Découvrez notre article à ce sujet. Personnellement, nous partons régulièrement avec Chapka Assurances, sans jamais avoir été déçus !
Cette expérience de vie, cette immersion en terre Arhuaco (iku) en Colombie fut sans aucun doute l’une des plus prenantes et surtout des plus reculées. Passer plusieurs jours ici, en toute simplicité, loin de là où les voyageurs ont l’habitude d’aller… un privilège et un moment hors du temps vécu grâce à Adrien de Soliderrance. Cette immersion fut menée avec et par la famille d’Ati et Dwineck. L’accueil n’est d’ailleurs possible que lorsque leur temps libre le permet et il convient de le souligner.