Presque un mois après le début de notre aventure solidaire, nous franchissons la frontière Brésil/Argentine au niveau de Puerto Iguazu, célèbre pour ses chutes d’eau exceptionnelles. Nous voilà donc à Puerto Iguazu, le début de notre aventure en stop ! Comment donc rejoindre Buenos Aires ? Nous nous donnons 3-4 jours maximum pour faire les 1350 km et rejoindre la capitale : Posadas, Paso de los Libres et Concordia sont les villes étapes choisies pour ce trajet.
1er jour
Aucune chance de trouver une voiture dans le centre, nous rejoignons donc la station service, à la sortie de la ville, en direction des chutes en bus local. Une fois sur place, on s’installe à l’entrée de la station, ce qui nous permet à la fois de croiser le regard des gens et d’offrir un espace de stationnement aux âmes charitables prêtes à s’arrêter pour nous !
Après 1h30 d’attente, nous commençons (presque) à perdre espoir quand une femme garée à la station service ient directement nous voir et nous propose de nous emmener à Posadas d’une traite ! Sauvés ! Les 294 prochains kilomètres sont bookés !
Pendant le trajet Cécilia devient notre guide et nous explique les différentes caractéristiques de la région (terre rouge, forêt subtropicale omniprésente, culture de la Yerba de Maté, etc …). Nous arrivons à Posadas en début de soirée après 3h de route. Aussitôt nous nous rendons à San José en bus (Rien à voir avec la capitale Costa Ricaine malheureusement !), petite ville à une trentaine de kilomètres qui nous rapproche de notre point de départ du lendemain : Cruce San José, lieu de passage de tous les camions et voitures qui se dirigent vers le sud.
Mauvais choix ! Il se trouve que San José (contrairement à ce qu’on nous avait dit) est une ville certes très chaleureuse et très calme mais dépourvue totalement de tourisme ! Pas d’hôtel, pas d’auberge ! Au moment où l’on s’apprête à déplier la tente, un habitant nous propose une petite chambre collée à son magasin !
2ème jour
Après avoir rejoint Cruce San José en bus, nous nous installons proche d’un barrage de police. Pas sûr qu’en France on aurait été si bien accueillis ! Après une demie heure Claudio s’arrête ! Plus de chance que la veille et en plus Claudio est … taxi ! Nous faisons donc la route avec lui jusqu’à Santo Tomé, à 120 km.
Lancés par la réussite de la matinée et le trafic important, nous espérons ne pas rester trop longtemps à Santo Tomé … 3 minutes ont suffit ! Edouardo et Patricia nous emmènent à l’arrière de leur utilitaire où les ordinateurs et les câbles nous servent de sièges. L’échange est agréable comme à chaque fois mais les 179 km jusqu’à Paso de los Libres sont un peu long : il pleut fortement et édouardo est très confiant au niveau de la conduite, un peu trop pour nous !
Le couple va jusqu’à Buenos Aires mais préfère ne pas nous faire faire toute la route à l’arrière, un peu limite c’est vrai ; surtout après avoir échappé à un contrôle de police de justesse !
Nous voilà donc à Paso de los Libres ! On est en avance sur notre objectif, on décide donc de continuer. La station service est bien placée, sur la route de Concordia, mais peu de voitures s’arrêtent et les camions sont un peu frileux. 2 longues heures passent, la pluie refait son apparition, nous décidons finalement de nous rendre dans le centre de la ville. Alors qu’on enfile les sacs, un pick-up nous klaxonne … et nous propose de nous emmener à Concordia !
Les 264 km passent vite, le voyage est très intéressant, les paysages changes et la discussion avec Fernando est très agréable. Il s’intéresse à notre trip jusqu’à nous demander où l’on prévoit de passer la nuit. Il comprend alors qu’on ne prévoit pas grande chose dans cette aventure ! Et nous nous apprenons qu’il est d’une générosité exceptionnelle quand il nous propose de passer la soirée et la nuit chez lui, avec sa famille.
Inutile de vous expliquer que nous avons passé une super soirée avec Fernando, sa femme et son fils où nous avons pu goûter deux spécialités argentines : un repas et le « goooooooooooool » sud américain du match diffusé à la télé !
Jour 3
Fernando nous dépose à quelques centaines de mètres de son lieu de travail où nous auront plus de chances de trouver de quoi « hacer dedo ».
Installés à côté d’un barrage encore, les policiers sont un peu moins coopératifs cette fois et nous « obligent » à faire du stop côté voie rapide … bizarre, c’est pas l’endroit le plus sécurisant mais bon ! Après 1h30 d’attente, une voiture fait marche arrière sur la bande d’arrêt d’urgence … c’est pour nous ? Oui ! René et Rosada nous emmènent jusqu’à Buenos Aires ! On fait donc les 500 derniers kilomètres avec eux et nos sacs sur les genoux. Là aussi les discussions sont sympas et le temps passe vite : nous parlons de notre voyage, de l’Argentine, de leurs enfants qui ont notre âge. A l’arrivée dans la capitale, ils insistent même pour nous payer le train qui va dans le centre ville et nous invitent à nous rendre chez eux la prochaine fois.
Nous voilà donc à Buenos Aires !
Finalement, avec un peu de chance, il nous aura fallu 2 jours et demi pour rejoindre la capitale. Nous aurions pu faire le trajet en 15h de bus mais nous n’aurions pas fait toutes ces rencontres extrêmement enrichissantes qui nous ont permis de nous rendre compte de la générosité des argentins.