Où faire la fête des morts au Mexique ?

La fête des morts au Mexique, un évènement unique au monde auquel nous rêvions de participer un jour …  El Día de Muertos est une fête reconnue mondialement, une fête qui célèbre les morts d’une façon unique et qui puise ses racines dans l’histoire préhispanique. Bien loin de nos traditions, les mexicains honorent les défunts de façon festive, colorée, joyeuse. Le spectacle a alors lieu à tous les coins de rues, y compris dans les cimetières qui brillent de mille feux, parfumés par les tapis de fleurs oranges. Pour El Día de Muertos, c’est du côté de Oaxaca que nous avons décidé d’aller profiter de ces quelques jours de fête.

Notre road trip de Mexico à Oaxaca

Avant de vous embarquer avec nous au coeur de la fête des morts, nous tenions à vous en dire un peu plus sur ce voyage au Mexique ! Après avoir eu la chance de découvrir les régions du Yucatan et du Chiapas, il y a quelques années, nous explorons cette fois une autre région du Mexique avec la ville de Mexico, Puebla et la région de Oaxaca à l’occasion de la fête des morts.

Un voyage que nous avons organisé avec l’agence engagée Terres des Andes. Au programme ? Ce qui nous anime le plus en voyage : les rencontres, en passant par la découverte d’initiatives engagées, des visites qui ont du sens ! En fin d’article on vous en dit plus sur leurs valeurs et en quoi leurs voyages sont différents.

Notre article retraçant l’ensemble du trip de Mexico city à Oaxaca

La fête des morts, la plus grande célébration du Mexique

Les origines de la fête des morts

Pour mieux comprendre la fête des morts, il faut remonter à la civilisation des Aztèques. À cette époque, les défunts étaient célébrés deux fois par an à quelques semaines d’intervalle : une fête pour les enfants (Miccaihuitontli), puis, une fête pour les adultes (Hueymiccalhuitl).

À l’arrivée des espagnols, ces deux périodes ont alors été rassemblées pour rejoindre la période de la Toussaint. L’hommage aux enfants est désormais célébrée la nuit du 31 octobre au 1er novembre, et celui aux adultes la nuit du 1er au 2 novembre. Pour les mexicains, El Día de Muertos est le moment où les défunts reviennent temporairement sur terre pour visiter leurs descendants encore en vie mais aussi, et, surtout le moment où ils se retrouvent en famille, entre amis … une belle manière de se remémorer tous les instants partagés, non sans une grosse pointe de nostalgie, mais toujours avec beaucoup de positivité.

À noter que cette fête d’origine préhispanique est aujourd’hui une tradition inscrite au Patrimoine de l’Unesco (2008). Au passage, vous noterez qu’on dit bien « Día de Muertos » et non « Día de los Muertos » comme on a l’habitude de l’entendre en France.

Les rituels de la fête des morts au Mexique

Comme on vous le disait, dans la culture mexicaine, El Día de Muertos est un moment joyeux, festif ! Les locaux prennent du temps pour nettoyer et décorer les tombes de leurs défunts avec de nombreuses bougies et zampaxuchilt, ces petites fleurs orangées que l’on trouve un peu partout au Mexique. Dans les habitations des mexicains, des autels sont soigneusement installés avec des photos, des fleurs, des têtes de mort, des sucreries ou encore du pulque, cette boisson fermentée traditionnelle dont on vous parlait pendant notre passage à Mexico).

L’idée ? Disposer la nourriture et la boisson préférée du défunt en question tout en déposant des objets qui le représente ou qu’il aimait…  en bref, un festin spécial pour les morts. Selon la croyance mexicaine, voyager du monde des esprits vers le monde des vivants donnerait faim !

D’ailleurs, juste avant de débuter les festivités, les boulangers sont nombreux à préparer les célèbres « calaveras » (crânes en sucre ou en chocolat) ou « el pan de muerto« (le pain des morts), un pain brioché décoré d’os et de crânes en pâte dont les locaux raffolent (testé et approuvé).  Par la suite, les défunts sont alors censés « déguster » l’essence de ces plats préparés ! Il se dit même que ces mets n’auraient, à la fin des festivités, plus aucun goût.  Vous l’aurez compris, la fête des morts est un moment précieux où la tradition est au coeur des priorités pour le peuple mexicain. Il arrive parfois que les locaux ouvrent les portes de leur maison aux visiteurs !

Décorations, musique, danse, maquillages inspirés de la Catrina, les Mexicains donnent toutes leur énergie pour rendre hommage aux disparus.

Notre expérience durant El Día de Muertos

Avant d’arriver au Mexique, on s’est rendus compte à quel point il était difficile de trouver des informations sur les meilleurs endroits pour fêter cet évènement. Les infos étaient assez floues et souvent faites de nombreuses suppositions. Bref, un véritable casse-tête qui nous a valu quelques erreurs de parcours pendant ces quelques jours de festivités. On espère que cet article vous guidera au mieux.

Xoxocotlán, premier soir et début des festivités pour « El Día de Muertos »

Pour ce premier soir de la fête des morts, c’est dans le village de Xoxocotlàn, situé à 30 minutes de Oaxaca que nous décidons de partir. De grands autels pour célébrer les âmes des enfants disparus sont disposés sur la place principale, autant vous dire que l’émotion est déjà à son comble, mais, fort heureusement, les sourires aussi. On déambule en douceur  et en musique dans les ruelles colorées du village, on prend la température, on observe en toute discrétion les locaux, puis, nous finissons par tomber sur le cimetière du village.

Notre rencontre bouleversante dans un cimetière

En plus des ruelles animées, des maisons et des autels disposés un peu partout durant la fête des morts, les panthéons (cimetières) sont aussi des lieux où il est très important d’être présent pour les locaux. Les tombes sont décorées, remplies de milliers de fleurs, de bougies … et les mexicains envahissent les lieux pour la nuit. Certains profitent même du moment pour danser, chanter alors que d’autres préfèrent se recueillir en silence. On revient sur l’un des moments qui nous a profondément marqué lors ce voyage au Mexique.

Dès notre entrée dans le cimetière de Xoxocotlàn, notre émotion est particulière, inhabituelle, voire même perturbante, aussi bien pour l’un que pour l’autre. Les sentiments se mélangent : on est admiratifs, émerveillés et en même temps on ne peut s’empêcher de ressentir une gêne, un sentiment de voyeurisme qui ne cesse de persister au fur et à mesure que l’on avance entre les tombes …. Je fais part de mon malaise à Jules qui m’avoue le sien. On prend alors le temps de se poser, de réfléchir, puis, je capte le regard d’une femme d’un brun éclatant, mais surtout, un visage si solaire (celui qu’on ne peut oublier), à quelques mètres de moi. Je me lance courageusement en échangeant quelques mots avec elle, puis la conversation s’enchaîne et je lui explique à quel point c’est particulier d’être ici, je ne peux m’empêcher de lui demander si la présence de ces nombreux touristes dérange les locaux, y compris elle.

Les mots de Marie nous rassure sur notre présence et les échangent se poursuivent naturellement jusqu’à ce qu’une partie de sa petite famille nous rejoigne à son tour avec le petit pique-nique familial à se partager autour de la tombe de leur(s) proche(s). Un moment convivial, rempli de tendresse et de sourires ! On rigole, on fait connaissance, on se moque des touristes qui ne cessent de photographier Marie (on vous parle de ce moment gênant juste après), bref, de la simplicité et surtout, sincérité dans un moment pas comme les autres à quelques kilomètres de Oaxaca.

 

Nous vivons, à cet instant précis et sans le savoir, le moment le plus fort de la fête des morts. Marie nous accorde sa confiance jusqu’à nous confier qu’il s’agit de son papa et sa petite soeur sous ce tombeau. Très émue à mon tour, je ne peux m’empêcher de lui confier que j’ai moi aussi perdu ces deux êtres chers dans ma famille. Son visage s’adoucit et sans le moindre contact physique, c’est comme si elle m’entourait de ses bras durant un instant. Bref, Marie fut notre plus belle et douce rencontre. Elle restera ici, près de ses proches et veillera leur mort jusqu’à ce que la grande bougie plantée à côté d’elle finisse de fondre. Il devrait être autour de minuit, le moment où les morts sont « enfin » autorisés à rejoindre leurs proches.

Notre regard sur les cimetières durant la fête des morts

Comme vous l’avez lu, les cimetières sont ce soir là, des lieux très prisés des locaux, très animés, festifs, joyeux … Les mexicains passent de longues heures sur les tombes de leurs défunts en attendant minuit ! Ces cimetières sont parfois ouverts au public et éveillent la curiosité des voyageurs dont nous faisons partie. Si Marie (et d’autres familles) nous a rassuré sur notre présence qui ne dérange pas mais qui les honore, il y a quelques règles de respect basiques, des comportements à privilégier, des attitudes qui nous paraissent normales, mais visiblement, ce n’est malheureusement pas le cas pour tous.

La prise de photo dans les cimetières fait partie d’un des moments les plus honteux que nous ayons vécu durant El Día de los Muertos. Ce n’est pas un voyageur, mais plus d’une dizaine que nous avons observé photographier Marie sous tous les angles, avec le flash, à quelques mètres à peine d’elle… fort heureusement, elle en riait ! Si vous voulez vivre un safari, c’est par ici, mais pas au Mexique, et encore moins en pleine fête des morts.

« Je prends toujours deux photos, la première avec le coeur, la seconde avec la caméra ».

La fête des morts dans un petit village mexicain

Pour cette deuxième soirée de « El Día de Muertos« , c’est dans le village de Mitla que nous nous décidons à partir après de longues hésitations.  Situé à 20 minutes au nord de Oaxaca, nous rejoignons rapidement la petite place centrale du village. Plusieurs petits commerçants et restaurateurs sont installés à quelques mètres de la place où doit se dérouler un spectacle durant la soirée. Pour patienter, on découvre l’artisanat local et tous les différents stands tenus par les mexicains, on boit quelques verres de mezcal offerts à quasiment tous les stands (ça ne se refuse pas et ça permet de chouettes échanges), on déambule … un moment très sympa mais loin de l’ambiance que l’on a pu ressentir sur les derniers jours de festivités que vous lirez plus bas !

On assiste au spectacle du village, ambiance très familiale mais loin de ce nous nous étions imaginés. Après une petite heure de démonstrations, on se décide alors à repartir en direction de Oaxaca pour tenter de poursuivre la fête des morts ailleurs.

On se retrouve alors au milieu d’une fanfare et son cortège à déambuler dans les ruelles colorées et dynamiques de nos quartiers fétiches : les quartiers de Jalatlaco et Xochimilco dont on vous parle dans cet article ! Ça chante, ça danse, les musiciens nous en mettent plein les yeux ou plutôt les oreilles et nous terminerons ce moment à leurs côtés avant de rejoindre notre hôtel plus tard dans la nuit.

Assister à une Comparsa pendant la Fête des morts

Vous vous demandez certainement ce qu’est une comparsa ? Il s’agit d’une célébration dans laquelle les locaux se déguisent en costumes tout en dansant et en chantant ! Les comparsas ont un rôle très important au Mexique durant la fête des morts.

Les tenues portées sont minutieusement travaillées, colorées et toujours surprenantes. En venant à Oaxaca, assister et défiler dans une comparsa était clairement tout en haut de notre liste !  La chance nous a entendu puisque nous nous sommes retrouvés complètement par hasard au coeur de Oaxaca pour assister à plusieurs défilés … absolument fantastique ! Bon, pas si étonnant que ça puisque nous avons appris par la suite que pendant ces fameuses comparasas traditionnels, les groupes jouent parfois plus de 20 heures d’affilées, rien que ça !

On vous laisse admirer les différents artistes que nous avons eu la chance de rencontrer pendant cet après-midi absolument magique et haute en couleurs.

 

 

Rencontre avec un groupe de mariachis pendant la fête des morts

La musique se joue à tous les coins de rue pendant El Día de Muertos et les mariachis ne sont pas en reste ! Alors qu’on se balade autour de la l’Eglise Santo Domingo, on tombe sur ce mariachi et sa troupe … nous étions en plein rêve !

Et c’est dans les allées colorées de Oaxaca que nous avons terminé ces quelques jours de festivités. Plus d’une heure et demie à déambuler dans les rues du Mexique en compagnie de ces mariachis et leurs danseuses nous offrant un spectacle traditionnel avec des costumes aussi beaux les uns que les autres. Ce moment restera l’un de nos préférés durant la fête des morts !

Se faire maquiller pour El Día de Muertos au Mexique

Nul besoin d’embarquer avec vous tout votre maquillage pour votre prochain voyage pendant de la fête des morts. Les locaux ont l’habitude, et ici, les maquilleurs professionnels sont à tous les coins de rues pour vous faire le maquillage de vos rêves. Vous pouvez même vous laisser inspirer par un modèle trouvé sur Pinterest ou ailleurs.

Pour nos maquillages respectifs, nous sommes allés directement sur le Zócalo, la place centrale de Oaxaca où il suffit de choisir votre maquilleur/se.

La fête des mort à Oaxaca, nos conseils

En conclusion, voici ce qu’on peut vous conseiller pour profiter pleinement del Día de Muertos à Oaxaca et les alentours.

Où dormir pendant la Fête des Morts ?

En plus de réserver à l’avance, on vous conseille de ne pas réserver pile dans le centre historique ! Où alors prévoyez la boules quies (ou le mezcal pour tenir toute la nuit dans les comparsas !).

Si nous étions dans le centre les jours précédents, nous avons opté pour une petite guesthouse en péricentre, à 2 pas du Panteon General et à 10min à pied du quartier de Jalatlaco

Partir au Mexique avec Terres des Andes

Comme on vous le disait en introduction, Terres des Andes, c’est bien plus qu’une simple agence de voyage. C’est une agence qui a à coeur de prioriser les guides et les communautés locales rencontrés. Des guides, qui, pour beaucoup deviennent des ‘amis du bout du monde‘. Voyager avec Terres des Andes, c’est accorder du temps aux rencontres, c’est découvrir des initiatives engagées, des projets sociaux, environnementaux.

Les voyages proposés par Terres des Andes favorisent la rencontre, souvent grâce à l’intermédiaire d’un guide local, et toujours avec la promesse de moments riches en immersion. Certaines parties de ce voyage ont été vécu sur des moments « libres » de notre séjour organisé, c’est justement le cas avec cette petite escale du côté de Puebla.

Label ATES, qu’est-ce que c’est ?

Terres des Andes est en effet une agence labellisée « tourisme équitable et solidaire » grâce à l’ATES, ce réseau national qui regroupe différents acteurs prônant un tourisme différent grâce à ses engagements auprès des populations locales et/ou encore une juste rémunération des guides et famille qui accueillent les voyageurs.

Ce qui nous a plu ?

Terres des Andes, en plus de proposer un séjour qui a du sens,  reverse un % du voyage permettant le financement d’un projet de développement (social, environnemental, etc).
Pour en savoir plus sur les différents engagements de l’agence.

Ce voyage, réalisé dans le cadre d’un reportage nous a permis de découvrir des endroits secrets, des initiatives engagées, et des découvertes toujours au plus près des populations locales, tout ce que l’on apprécie en voyage.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Terres des Andes via le formulaire ci-dessous. Romain, Paul et Mélanie répondront à toutes vos questions et vous aideront à préparer votre séjour au Mexique.

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Vivre El Día de Muertos de l’intérieur, c’est quelque chose …  Ces moments partagés avec les mexicains nous ont chamboulé, marqué, pris aux tripes ! On vous souhaite sincèrement de vivre cette expérience si vous voyagez prochainement au Mexique, une expérience à la fois spirituelle et humaine unique au monde. On a beaucoup de respect, beaucoup d’admiration pour cette tradition que l’on trouve tant inspirante. On espère de tout coeur réussir à garder toutes ces petites touches culturelles remplies d’ondes positives face à la mort, qui elle, est totalement imprévisible.