Après mille émotions partagées dans le campement villageois d’Affiniam (lire l’article), et plus d’une heure de route dans la brousse africaine, nous voici arrivés à Kafountine, ce village de pêcheurs qu’on appelle aussi la petite Jamaïque de Casamance. Ici règne une atmosphère particulière, très tranquille, très … Jamaïque ! Nous nous posons au campement Sitokoto et je suis déjà émerveillée par le baobab situé juste à côté de notre chambre. Mamadou finira par m’expliquer que « Sitokoto » signifie « près du baobab ». Je signe pour le campement de Kafountine !
Kafountine, la Casamance au bord de l’océan
Après avoir fait connaissance avec Sofra, jeune sénégalais qui travaille au campement depuis plusieurs années, nous partons avec lui à la rencontre des pêcheurs qui s’apprêtent à partir en mer pour la nuit. Une fin de soirée à l’air frais, qui nous permet de prendre la température du coin, de profiter du coucher de soleil, notre premier en Casamance ! Sur le retour, Sofra nous propose un petit détour pour faire escale près d’un lac entouré de nombreux oiseaux et crocodiles. Le Carnaval approche à Kafountine et l’heure est à l’entraînement, Sofra et ses potes nous font profiter de leurs percus pendant plus d’une heure au campement, un pur bonheur !
La pêche, coeur de l’économie en Casamance
Le lendemain matin, Ansou, 32 ans, le fils du créateur du campement villageois nous embarque pour une matinée intense au coeur de Kafountine. Nous partons assister au retour des pêcheurs que nous avions vu quitter la côte la veille, pas mieux pour se réveiller ! Ça grouille de vie ici et ça court dans tous les sens. Pendant que les pêcheurs débarquent, plusieurs porteurs font de nombreux allers et retours, entre les bateaux et la rive, en effet, plus ils ramènent de poissons et de caisses, plus ils gagnent d’argent… Nous sommes surpris par l’énergie des sénégalais et la diversité des métiers liées à la pêche : pêcheurs, porteurs, fumeurs, sécheurs, chauffeurs, etc. Autour de la pêche, les locaux s’organisent : de nombreuses femmes vendent d’ailleurs des petits sachets plastiques d’eau purifiée, sachets qu’on retrouve malheureusement directement dans l’océan …
Ansou, qui connait très bien la pêche et tous les métiers sous-jacents, nous propose de faire le tour du quartier, d’aller rencontrer ses anciens collègues. Nous passons donc en revue toutes les activités, séchage et fumage des poissons, fabrication d’engrais, exportation, tout est structuré par quartier, chacun sa spécialité. Nous sommes surpris par les conditions dans lesquelles les sénégalais travaillent. Alors que la fumée nous donne des difficultés à respirer et humidifie petit à petit nos yeux en quelques secondes, les travailleurs ont l’air totalement habitués et peu touchés par l’air irrespirable. Bien qu’ils soient comme je le dis plus haut « habitués », Ansou nous explique que c’est complètement nocif pour eux. Nous restons bouche bée…
Après une longue balade, Ansou tient à nous emmener à quelques kilomètres d’ici, où un hôtel continue de périr jour après jour. On vous explique : au moment de l’indépendance du Sénégal, un conflit a éclaté en Casamance entre des rebelles indépendantistes et le gouvernement, provoquant des affrontements importants, l’installation de mines antipersonnel, etc… Alors que la Casamance était l’une des régions les plus prospères du pays, elle a été profondément traumatisée par ces violences. Les touristes ont alors fui la région provoquant l’abandon de certains lieux touristiques comme cet hôtel depuis 2002. Aujourd’hui, le conflit est bel et bien terminé, la Casamance est même une des parties du pays les plus accueillantes et safe, aucune raison donc de ne pas venir !
Après 12 kilomètres, il est temps de rentrer au camp se reposer un peu ! Après une petite digestion-hamac, nous décidons d’aller vadrouiller dans le village de Kafountine. Attirés par une musique lointaine, nous nous arrêtons au loin devant ce groupe de sénégalais qui a, comme à son habitude, le smile jusqu’aux oreilles. Ils nous font signe de les rejoindre, bien évidemment, on accepte sans se poser de questions. S’en suivra plus d’une heure de bonnes vibes et de musique ensemble, de belles rencontres et découvertes entrainées par quelques pas de danse.
Nous repartons tranquillement en direction du campement de Sitokoto pour un concert spécial reggae, toujours grâce à Sofra et ses potes ! Je me laisse transportée par la musique et j’admire à quel point les sénégalais ont la danse dans la peau. Un pur bonheur de s’initier à leurs côtés. La soirée se terminera comme elle avait commencé, avec le sourire et l’impression que cette journée était encore une des plus belles. Si vous passez par le village Kafountine, essayez d’y séjourner pendant la fête du Carnaval, début février ! Nous étions hyper frustrés de louper cet événement tant attendu toute l’année. Quoi qu’il en soit, vous ne passerez pas à côté de quelques pas de danse et l’impression parfois d’être en Jamaïque, autour d’un bon concert reggae (d’ailleurs, à noter que tous les vendredis, c’est soirée reggae au campement). Vous pouvez également découvrir les cases à étage, à impluvium, les différentes fêtes traditionnelles (fêtes royale Kulé, Umebeul, Kamagné de M’lompà, village artisanal : poteries, vannerie, batik, scupture…)
Dormir au campement villageois
Tarifs :
Nuit et petit déjeuner : 7500F/personne, soit env. 11€
Demi-pension : 11500F/personne, soit env. 17€
Pension complète : 14000F/personne, soit env. 21€
Activités proposées :
Excursion en mer ou en pirogue sur les bolongs, partie de pêche, danse traditionnelles, percussions, animation théâtrale.
Tel : 33 994 41 47 – 77 543 08 28
Mandiang Diabang (+221) 77 403 62 18
Bourama Demba (+221) 77 414 24 03
Email : sitokoto@hotmail.fr
Bien que plus touristique que le campement villageois d’Affiniam (lire l’article), nous avons trouvé le campement de Kafountine chaleureux et authentique, avec une atmosphère détente et une vraie passion partagée pour la musique ! C’est ici qu’on a découvert et qu’on a pu bouger aux rythmes des djembés sénégalais. Un vrai coup de cœur pour Ansou et Sofra, deux pépites sénégalaises que nous étions très tristes de quitter … Il est maintenant temps de prendre la route pour Oussouye.
Salut
je suis de Kafountine
J’ai lu avec plaisir votre article
Salut, vos articles sont hyper intéressant je voulais savoir quel a été votre budget général pour le Sénégal c’était en 2018 et vous avez mis les tarifs pour plein de choses ce qui est cool merci mais c’est pour avoir une idée merci en avance
Hello Amélie !
C’est difficile de donner un budget global tant ça dépend de plusieurs facteurs : mode de déplacement, types d’hébergement, activités, etc. C’est pour ça qu’on préfère seulement donner les tarifs individuels (qui sont d’ailleurs à mettre à jour depuis 2018 !)