Enampore et Eloubaline, une parenthèse en Casamance

Après nos grands moments de partage passés aux côtés de Mamadou, Alain et Ibrahima du côté d’Elinkine et Efrane (lire ici), il est temps de se diriger vers la dernière étape de notre voyage en Casamance … Le cœur serré à l’idée de quitter cette si belle région : nous partons désormais en direction d’Enampore et Eloubaline.

La découverte d’Enampore et Eloubaline en Casamance

Après nous être perdus en route et avoir emprunté des chemins de brousse, nous sommes enfin arrivés au campement villageois d’Enampore ! Accueillis par Omar et l’équipe du campement, nous échangeons avec eux pour en savoir plus sur le camp, puis nous partons aussitôt pour une balade de 15-20 minutes pour rejoindre la pirogue et accéder au petit village d’Eloubaline. Les couleurs sont toujours aussi captivantes au cœur de la mangrove. Nous approchons petit à petit du village, les enfants les plus curieux sont déjà là pour nous accueillir. Conackry nous accueille à son tour dans son village, c’est lui qui est à l’initiative du développement touristique d’Eloubaline. Il a créé ce campement villageois il y a quelques années.

Eloubaline, un village pas comme les autres

Plus de 600 habitants vivent sur ce petit bout d’île. Ils y sont arrivés à la fin des années 1800, suite à une guerre tribale qui les a incité à fuir leurs terres pour s’installer sur l’île d’Eloubaline. Cet exode s’est finalement transformé en réelle opportunité puisqu’ils y ont découvert que la terre était très fertile. Malheureusement, aujourd’hui, le village est menacé par la montée des eaux puisque l’eau salée de la mangrove vient détruire les plantations de riz.

Il s’agit également du village où il y aurait le plus de cases à impluviums. Dans l’une d’entre elles, vivent 7 familles, soit plus de 60 personnes. À noter que la polygamie est très  fréquente dans la culture diola, et que dans ces 7 familles, deux maris possèdent 7 femmes. Cette « visite » du village avec Conacky est l’occasion de découvrir les différentes traditions, l’une des dernières et la plus grande des maisons à case à impluviums, les différentes façons de tisser, de piler le riz, d’en savoir plus sur l’éducation et le fonctionnement du village.

Au cœur du village, vous pouvez découvrir la pêche locale, vous balader, en savoir plus sur la récolte d’huître, les rizières, avoir la chance d’observer les lamantins (bien que ce soit apparemment très rare).

La fête aux canards d’Enampore un événement solidaire en Casamance

De retour du côté d’Enampore, nous profitons d’une nuit bien réparatrice. Le lendemain, nous passons la matinée sur le campement villageois et nous ferons la rencontre d’Arouna, une des plus belles et fortes rencontres que nous ayons fait ici, en Casamance. Petit à petit, la timidité laissera place à des moments d’échanges et de tendresse. Ce petit loup est d’ailleurs né le 26 mars, date où nous nous sommes rencontrés avec Jules, un signe ! Après des séances de dessins, de photos, de chants et de fous rires partagés, nous partons en direction de la fête aux canards ! Cet événement dont on entend parlé depuis le début de notre voyage au Sénégal et qui nous intrigue, rien que par son nom !

La fête aux canards est un événement qui a été créé il y a tout juste dix ans par Adrien, un jeune sénégalais vivant ici en Casamance. L’objectif ? Partager un moment convivial, boire des coups tous ensemble, découvrir les danses et spectacles traditionnels et bien évidemment, manger du canard ! Tous les fonts récoltés pendant la fête permettent alors le financement de différents besoins : frais scolaires, médicaux, rénovation de puits, rénovation des écoles, le paiement des factures d’eau. On y aura passé une bonne partie de l’après-midi, inutile de vous dire qu’on a adoré cet événement et qu’on vous recommande d’y aller si cela tombe à la bonne période (fin janvier-début février)

Venir à Eloubaline et Enampore, c’est explorer la nature luxuriante et les eaux paisibles de la Casamance. Cette dernière étape était placée sous le signe de la fête et des danses traditionnelles. On a adoré ces moments et cette initiative qu’a lancé Adrien en 2009 ! Le lendemain, plusieurs petits évènements étaient encore organisés tels qu’une course de pirogue ou encore des combats de lutte. Si vous avez l’opportunité d’y aller à cette période, foncez ! Et si vous croisez notre petit Arouna, embrassez le fort de notre part …