Elinkine et Efrane, un havre de paix en Casamance

Après notre escale dans le Royaume d’Oussouye (lire ici), il est l’heure de se diriger vers Elinkine et Efrane, deux villages situés au coeur du fleuve Casamance. Nous passerons notre première nuit dans le campement villageois d’Elinkine, tenu par Djibril et Ibrahima, pour une journée de détente en attendant le somptueux coucher de soleil qu’offre le fleuve.  Elinkine est une bonne étape pour faire un petit stop avant de débarquer sur l’île d’Efrane, située à seulement 15 petites minutes du campement. Le lendemain, après une bonne nuit de récupération, nous partons donc pour le campement villageois d’Efrane.

Efrane, au cœur de la mangrove en Casamance

Dès notre arrivée, Mamadou, au regard aussi captivant que son sourire, nous accueille chaleureusement sur son campement. Nous tissons des liens dès les premières secondes et nous nous sentons comme à la maison … Nous avons le choix pour dormir : soit dans des petites maisons en dures (typiques de la Casamance), soit dans des petites cabanes dans les arbres que Mamadou a fabriqué il y a quelques années. Pour changer un peu des maisons traditionnelles sénégalaises que nous avons déjà adopté, nous optons pour une cabane dans un arbre, avec vue sur la mangrove, au plus près de la nature ! Mamadou a construit 14 petites habitations pour le plus grand bonheur des voyageurs de passage ici.

La mangrove en Casamance

Dès le milieu d’après-midi nous partons explorer la mangrove casaçaise avec la pirogue de Mamadou, accompagnés d’Alain, son neveu. On papote, on admire les paysages, on salue les autres pêcheurs et nous voici arrivés dans les bolongs, au coeur de la Casamance  ! On se faufile au milieu de la mangrove, accompagnés par des dizaines d’oiseaux, nous aurons même la chance d’apercevoir un crocodile en train de bronzer en toute tranquillité. Nous sommes charmés par cette petite balade qui nous rappelle un peu notre expérience et notre voyage en Amazonie brésilienne.  Nous partons ensuite découvrir le village de Mamadou, on y rencontrera une bonne partie de sa famille dont ses neveux avec qui on passera un petit moment à déguster du jus de cocos et admirer les baobabs qui animent le village. Le soleil se couche déjà, bien qu’un peu caché, ses couleurs sont magnifiques … Nous repartons tranquillement en direction du campement villageois pour une soirée placée sous le signe du partage et de la chaleur humaine (pour changer).

Un campement villageois où l’humain est au cœur des priorités.

C’est exactement ce sentiment que nous avons eu en arrivant et en échangeant avec Mamadou. L’impression d’être à la maison, en famille. Il tient à ce que les voyageurs de passage partagent des moments ensemble, avec lui, son fils, son neveu, tout en profitant du magnifique cadre qu’offre cette petite île de Casamance. La soirée tombe et, après un délicieux repas, nous nous retrouvons tous au coin du feu pour partager à nouveau des moments, qui on le sait, resteront gravés. Jean Philippe est musicien et chanteur, il sort sa guitare diola et nous invite à écouter les chants et musiques traditionnelles d’ici. Quel moment ! La soirée se rafraîchit petit à petit, nos pieds sont au coin du feu, le thé chauffe, et de temps à autre nous levons les yeux au ciel en écoutant la voie de Jean Philippe qui vient rythmer nos pensées. Une soirée parfaite, rien ne manque ! Il est minuit et l’heure d’aller dormir dans notre petit arbre fétiche.

Le lendemain matin, nous décidons de prendre du temps pour nous, on papote avec Alain, le neveu de Mamadou qui est aussi le piroguier du campement. On se détend et on active le mode hamac et relax pour ces dernières heures passées sur le campement d’Efrane, quand soudain… « des dauphins, des dauphins ! » Je sursaute de mon hamac, les chiens sont surexcités et se mettent à courir dans tous les sens. Nous les suivons de près, et là, le spectacle … deux énormes dauphins qui surgissent ! Mon cœur s’emballe, j’ai beau en avoir déjà observé, c’est toujours la même émotion qui s’empare de moi. Nous n’avons malheureusement pas de photos à vous partager, mais si vous passez par ici et que comme moi vous vous détendez dans ce petit hamac près du fleuve, gardez un œil dessus ! Ils sont passés à, à peine 10 mètres et il paraît que de temps en temps ils offrent des spectacles privés. Si vous vivez ça en Casamance, on compte sur vous pour nous partager ces instants.

C’est l’heure de se quitter, avec la promesse de revenir plusieurs jours, plusieurs semaines dans ce petit paradis de Casamance. Au-delà du campement, c’est surtout la gentillesse et la bienveillance de Mamadou et la générosité d’Alain qui nous auront profondément marqué. Mamadou et toute son équipe sont des pépites et des rencontres que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Nous les remercions chaleureusement pour ces moments partagés.

Retour sur le campement d’Elinkine

Nous passerons l’après-midi face au fleuve, avec encore cette image de dauphins à quelques mètres. La vue depuis le campement villageois d’Elinkine est superbe et on ne s’en lasse pas ! Après un joli coucher de soleil, nous terminerons la soirée avec un français qui vient ici depuis plusieurs années, on parlera voyages et rencontres, pour encore plus d’inspirations. Le lendemain matin, Ibrahima, un des plus jeunes responsables du camp nous embarque avec lui pour explorer le village et ses alentours. Alain, (le piroguier et neveu de Mamadou) se joindra à nous. Nous partons à la rencontre des pêcheurs, comme très souvent depuis notre séjour en Casamance. On adore l’atmosphère qui y règne et c’est un réveil parfait ! Alain et Ibrahima nous embarquent ensuite là où leurs familles respectives vivent, nous sommes très touchés de les rencontrer et découvrir où ils ont grandi. La maman d’Alain est en pleine préparation des huîtres ! C’est un des fruits de mer les plus vendus par ici, glissés dans des petits sachets, elles sont vendues cuites et souvent servies avec un peu de mayonnaise, un régal !

Retour sur les bancs de l’école à Elinkine

Alain et Ibrahima nous montrent l’école où ils ont grandi… et ça tombe plutôt bien, c’est l’heure de la récré pour les petits loups ! Quelques minutes plus tard, nous voici à l’intérieur de la cours pour taper le ballon avec eux, échanger, rire, et en apprendre d’avantage sur le fonctionnement de cette école construite grâce aux bénéfices générés par le campement de Elinkine. Abi et Emi, les deux institutrices, sont ravies de nous accueillir et de nous expliquer un peu les différents besoins de l’école. Aujourd’hui, ils ont le nécessaire concernant les fournitures scolaires, mais ils manquent encore d’argent pour construire une nouvelle classe, avoir de nouveaux jouets pour les enfants, mais aussi pour continuer de rémunérer les deux maitresses qui enseignent ici. C’est l’Association Houssimodjone qui gère toute cette partie, si vous souhaitez les contacter, n’hésitez pas ! Nous passerons finalement toute la matinée ici, nous en apprendrons plus sur les méthodes de travail enseignées par Abi et Emi. Quant à moi (Maryne) je me lierai d’affection pour Fatou, qui pendant plus d’une heure ne quittera pas mes genoux.

Nio Far

C’est maintenant l’heure de retourner au campement villageois, nous traversons le village accompagnés de mille sourires … Nous avons passé un si merveilleux séjour entre Elinkine et Efrane ! Si vous passez par ici lors de votre voyage en Casamance, on vous recommande sans hésiter de passer un peu de temps entre ces deux endroits. Nous avons eu un vrai coup de cœur pour Efrane avec Mamadou et Alain (on vous donne leur contact en bas de l’article) ! On vous recommande d’y rester au moins deux jours (si ce n’est plus !) pour s’imprégner encore plus de l’atmosphère qui y règne. En plus les activités y sont nombreuses.

Concernant Elinkine, nous avons vraiment beaucoup apprécié Ibrahima (vous pouvez aussi retrouver son contact en fin d’article !), un jeune sénégalais motivé à développer le campement, c’est un peu l’homme à tout faire, entre la cuisine, le bar, la gestion du campement villageois, il s’intéresse à tout et nos échanges étaient particulièrement prenants, parfois touchants. Le seul bémol qu’on tient à relever dans ce campement villageois, ce sont les enclos qui ont été mis en place pour les crocodiles … Vous connaissez notre point de vue sur le sujet, et bien que nous ayons échangé avec les gérants, nous ne cautionnons malheureusement pas ça, ni même l’espace qui leur est dédié … nous sommes touchés et nous espérons qu’il y aura un réel changement dans les mois à venir.

On vous souhaite de passer un aussi bon moment sur ce petit bout de paradis en Casamance ! Visiter Elinkine et Efrane, c’est faire une petite pause au coeur de la mangrove casaçaise. Comme toujours en Casamance, votre accueil sera unique et les rencontres encore plus belles. On vous recommande de prendre le temps d’explorer ces petites îles.