Après 6 mois à parcourir l’Amérique du Sud, en grande partie, le pouce levé – comme ici en Argentine ou ici au Chili – il était temps de vous proposer un post sur l’auto-stop ! A travers notre expérience, nous allons vous donner tous nos conseils et nos meilleures astuces pour vous aussi vous lancer à l’aventure.
Mais d’abord :
Pourquoi faire de l’auto-stop ?
Ça coûte pas cher ! Oui c’est sûr mais si on commence par cette raison c’est bien parce que c’est la dernière dans nos têtes d’auto-stoppeurs ! (Même si bien sûr, en Argentine par exemple, nous n’aurions pas pu faire autrement vu les prix des bus !). Ça me rappelle d’ailleurs la fois où je suis tombé sur le blog d’une voyageuse dénonçant les auto stoppeurs qui ne sont que des égoïstes abusant de la générosités des locaux et plombant l’économie nationale … Aie aie aie !
Et non le stop ce n’est pas qu’une histoire de sous ! Le stop c’est le piment de l’inconnu, de l’attente pleine d’espoir, c’est s’aventurer dans une ville, un village, une région pour trouver le meilleur spot, un jeu avec les automobilistes, c’est se mettre au défi de réussir à rejoindre notre destination sans le confort et la facilité que peut nous procurer un billet de bus ou encore vivre des situations déroutantes mais inoubliables comme la fois où on a dormi dehors et passé la nuit à discuter avec un policier chilien.
Le stop c’est bien sûr et surtout des rencontres ! Bien qu’elles soient souvent éphémères (mais pas moins sincères), lever le pouce permet d’être au plus près des locaux et de rencontrer des personnes de toutes horizons. Il arrive même que des liens spéciaux se tissent : je pense notamment à Rene et Rosana, un couple argentin nous ayant pris sous leur aile pour nous aider à rejoindre Buenos Aires et avec qui nous échangeons régulièrement en attendant de les retrouver ou encore à Fernando et sa famille qui nous ont gentiment invité à dormir chez eux après une journée de stop compliquée !
C’est aussi l’occasion unique de connaître et comprendre le pays traversé, de savoir de quoi il est fait. Chaque conducteur est différent, de part son vécu, sa classe sociale, son origine, etc. C’est un réel échantillon de la société qui vous aide à traverser le pays et qui vous parle de ses atouts comme de ses difficultés.
Avec le stop pas besoin de guide de voyage ! Les conducteurs sont très bavards et tout comme ils vous raconteront l’histoire de leur pays, il vous donneront les vrais bons plans, les lieux inconnus du grand public, un bon resto, une bonne auberge, il suffit de se laisser guider.
Un aspect auquel on ne pense pas beaucoup mais qui nous tient à cœur : l’écologie. Faire du stop c’est partager une voiture qui avait de toute façon prévue de faire le trajet. On économise donc sa place de bus qui, même s’il pollue moins qu’une voiture, émet autour de 100g de CO2/km/voyageur.
Enfin, c’est aussi un travail sur et pour soi-même, le stop nous pousse vers les autres, casse notre timidité et nos freins. C’est aussi une fierté d’arriver à destination après tout une journée sur la route, un gain de confiance en soi.
Bref, le stop c’est bien et c’est pas que des sous ! Convaincu ? Mais alors :
Comment faire du stop ?
De quoi avez-vous besoin ? Quel comportement devez-vous adopter ? Nous vous donnons tous nos conseils en 5 étapes.
1 – Matériel
– L’essentiel : VOUS ! Ça parait bête mais vous pouvez vous débrouiller sans rien d’autre ! Bon on va quand même voir ce qui peut vous aider un peu.
– Un panneau : N’hésitez pas à fouiller les arrière-boutiques de stations-service, il y a ce qu’il faut en carton. Ce n’est pas indispensable mais c’est quand même un très gros plus que le conducteur voit tout de suite où vous voulez aller. Il faut qu’il soit assez grand pour être vu et écrire avec un marqueur noir de façon épaisse et en espaçant les lettres. Un petit drapeau français est souvent le bienvenu, on est appréciés à l’étranger ! Et puis n’hésitez pas à y mentionner votre projet si vous en avez un ou à faire un petit message original sur un second panneau.
– Une carte : très utile pour vous repérer et indiquer la route à un conducteur. Mention spéciale aux cartes affichant les stations-essence !
– Un peu de monnaie : on ne sait jamais, si finalement vous devez vous rabattre sur un bus ou un taxi ou qu’au bout de 4h vous êtes toujours à la station-service du coin et que vous avez soif.
– A boire et à manger : forcément ! On ne sait pas pour combien de temps on part et si la journée sera bonne !
– Quelques petites choses pas forcément indispensables mais qu’on aimait bien avoir sur nous : une tente « au cas où », des bonbons pour passer le temps et à partager avec nos conducteurs, un bloc notes pour aussi passer le temps et en profiter pour rattraper le retard sur votre carnet de voyage que vous n’avez que commencé.
2 – Apparence
– Être soigné et propre : avec des vêtements sales ou déchirés c’est compliqué ! Petite astuce si le bas de pantalon n’est pas terrible : on met les sacs à dos devant nous 😉 En plus le conducteur vous identifiera tout de suite comme des backpackers qui sont généralement bien vus.
– Eviter les chapeaux et les lunettes de soleil : vous allez voir par la suite le regard est votre principal atout même si vous n’avez pas de beaux yeux bleus à tomber par terre !
– Toujours le smile et la bonne humeur : le conducteur doit se dire qu’il va passer un moment sympa quand il vous voit.
– Un maillot ou une écharpe de l’équipe nationale : ça aide pas mal, surtout en Amérique latine !
– 1 ou 2 filles auront toujours plus de chance qu’un couple qui aura lui-même beaucoup plus de facilités qu’un ou 2 mecs ! Difficile de jouer sur cet aspect-là … Quoique ça m’est arrivé de me mettre un peu de côté pour laisser Maryne lever le pouce ! Et puis quand le conducteur arrive « Tadaaaam ! » Non quand même pas, il ne faut pas chercher à piéger la voiture mais une fille devant un mec ça aide plus que l’inverse !
3 – Où et quand ?
– La semaine : beaucoup plus facile que le weekend ! Et on ne parle même pas du dimanche qui n’est pas travaillé. Il est plutôt conseillé de rester sur place et attendre le lundi avant de partir. Le top : le vendredi ! Les gens sont généralement de bonne humeur avant le weekend et plus enclin à vous aider.
– Un point de départ visible : évidemment il faut que le conducteur vous voit venir de loin mais ce n’est pas tout il faut qu’il puisse s’arrêter et pour ça une route où les voitures ne sont pas trop rapides et avec un bas-côté large c’est le top. Oubliez les autoroutes qui de toute façon sont souvent interdites et dangereuses (sauf les péages pour certains pays).
– Les stations-service : elles offrent des supers spots de stop car beaucoup de voitures y passent, elles peuvent s’y arrêter facilement quand elles n’y sont pas déjà stationnées, vous pourrez toujours acheter un petit truc à manger et même demander à tous les routiers de passage ! Les ronds-points sont aussi de bons spots, les voitures y ralentissent et plusieurs routes convergent vers votre destination. Enfin, les barrages de police sont assez cool s’ils acceptent votre présence, nous avons eu la chance de se faire aider par 2 policiers au Chili qui arrêtaient les voitures pour nous !
– Les villes : il vaut mieux en sortir quitte à prendre un bus ou un taxi, les directions possibles sont tellement nombreuses que vous avez peu de chances de trouver votre bonheur.
– Spot déjà occupé : on est tous dans la même « galère » donc on reste fairplay, premier arrivé, premier servi ! Il est conseillé de s’éloigner des autres pour ne pas les gêner (un groupe de 4 fait toujours plus « peur » qu’un couple) et puis on ne sait jamais, si une voiture ne s’arrête pas pour les premiers pour x raison, peut-être qu’ils s’arrêteront naturellement pour vous mais n’oseront pas le faire devant les autres.
– Choisir le type de véhicule : tous les types de voitures sont les bienvenus (berline, utilitaire même si c’est pas le plus confortable, pick-up sympa pour les distances relativement courtes) et bien sûr les camions très sympas pour les grandes distances comme en Patagonie ! Ca nous est arrivé de faire de l’auto-stop mais aussi :
du pick-up-stop !
du bus-stop !
du camion-stop !
du van-stop !
et même du taxi-stop !
Si la voiture est déjà pleine, évitez de faire signe, ce n’est pas la peine ! Quoique cette famille s’était quand même arrêté !
4 – Les gestes
– La base : le pouce levé ! Au moins le conducteur sait tout de suite ce que vous faites sur le bord de la route. Quoique renseignez-vous avant parce que dans certains pays, le geste change.
– Soyez fun : n’hésitez pas à faire de grands gestes, à danser, à montrer votre côté cool pour attirer l’œil du conducteur et lui montrer qu’on va bien s’amuser s’il vous emmène ! Je pense que ce conseil-là pourrait même faire l’objet d’un post entièrement dédié aux techniques originales pour attirer l’attention !
6h d’attente sur la carretera austral (Chili)
– Le regard : comme je vous le disais, c’est votre atout Number one ! TOUJOURS chercher le conducteur du regard d’une part pour lui prouver qu’il n’est pas un conducteur comme les autres mais que c’est lui que vous voulez et d’autre part, s’il croise votre regard il se sentira responsable de la suite de votre journée et aura tendance à s’arrêter … même quelques mètres après vous avoir dépassé ! Je vous assure, cette situation nous est arrivée assez souvent !
5 – Sur la route
– Engagez la conversation : continuez à montrer que vous êtes fun et avenant en remerciant vivement votre (peut-être) futur co-voitureur avant de lui indiquer plus précisément votre destination.
Montez devant : n’oubliez pas que vous allez échanger, discuter. Vous ne prenez pas le taxi, vous partagez un moment sur la route avec un généreux local !
– Faîtes la discussion : s’il s’est arrêté c’est qu’il est curieux, ouvert à la discussion alors intéressez-vous au conducteur, son métier (facile quand c’est un chauffeur routier !), sa famille, son pays (les latinos adorent !), racontez votre voyage, vos projet, etc … Et n’hésitez pas à le questionner sur vos prochaines visites, il vous donnera à coup sûr les bonnes adresses, hors des sentiers battus.
– Ne vous endormez pas : rien de pire pour un chauffeur que de faire le taxi … Rappelez-vous que vous vivrez vos plus belles rencontres en stop, que vous avez beaucoup à apprendre des locaux. Et puis si vraiment vous avez du mal à résister et que vous êtes 2, relayez-vous !
Se persuader que, quoiqu’il arrive, quelqu’un viendra ! On ne sait juste pas quand il sera là 🙂 Donc n’abandonnez jamais, ne baissez pas les bras et garder le smile ! N’hésitez pas à vous repliez, à changer de stratégie si votre spot ne semble pas bon mais gardez toujours espoir !
Ceci n’est bien sûr qu’une liste exhaustive de conseils basés sur notre expérience en Amérique du Sud. D’ailleurs nous sommes à l’écoute de vos astuces !
Et puis si vous avez encore des doutes sur le voyage en stop, n’hésitez pas à venir en discuter !
Salut à vous jeunes aventuriers !
Je fais pas mal de stop et j’ai écrit pas mal d’articles sur le sujet dont un guide complet sur l’autostop : http://capitaineremi.com/guide-autostop-conseil-pratique-1768/
Je me suis permis de vous citer dans mon article « Pourquoi faire du stop ? 3 bonnes raisons de tester l’autostop » car je trouve votre article très pertinent.
Bon vent !
Salut Rémi ! C’est ce qu’on vient de voir, c’est gentil merci ! Du coup on découvre ton article (mais pas ton blog qu’on connaissait deja !) qui est sympa aussi et qu’on aime beaucoup ! On va l’ajouter, c’est toujours intéressant de partager du contenu de qualité !
Bonne route à toi !
Je prévois de partir 1 an et demi autour du monde avec mon copain et justement ce week-end, nous parlions de comment nous pourrions faire pour rencontrer des locaux et l’idée de l’auto-stop pour tout notre voyage nous ai venu ! Merci pour cet article qui donne de très bons conseils ! Je vais essayer d’en retenir quelques uns héhé !
Quel genre de personne vous a le plus souvent pris en auto-stop ? Des routiers, des jeunes, des familles, des locaux, des étrangers ?
Bonne continuation !
Salut Marie ! Super projet déjà !
Le stop c’est le top pour être au plus près des locaux 😉 on parle aussi de ce genre de rencontres dans un autre article (comment voyager local), je sais pas si tu as vu.
Pour le type de personnes tout dépend de la région, dans le nord de l’Argentine par exemple aucun routier (c’est la route de la drogue vers le Paraguay qui leur fait peur) mais des familles, des hommes ou femmes seuls, des couples. Alors que dans le sud quasiment que des routiers ! Nous avons fait la route une seule fois avec des étrangers, une famille suisse qui voyageait en van. N’hésite pas si tu as des questions !
Salut, Vraiment cool de prendre vos photos avec ceux qui vous prennent ! 😀
Comme quoi ça a vraiment un bon côté de faire du stop pour faire de nouvelles rencontres et prendre son temps pour profiter du pays !
A chaque fois c’est des supers rencontres ! On a jamais trouvé d’inconvénients à faire du stop pour le moment 🙂
Salut!
Article qui rappelle bien toutes les bases du stop c’est génial!
Mais moi je dirais que pour le chapeau au contraire ça participent au côté cool. Avec mon copain lui il porte un béret et je ne sais pas combien de fois on nous a dit que c’est le détail qui a fait qu’on nous a pris. La french/ basque attitude ^^
Ah oui c’est clair que quand le chapeau est un peu original ou représente un pays ça aide pas mal 🙂
Super articles avec plein d’astuces et de conseils auquels nous n’aurions pas pense!
Merci 🙂